"Je ne prends jamais le train": victime d'usurpation d'identité, elle doit près de 22.000 euros à la SNCF

"Apparemment, j’ai voyagé partout en France, à Metz, Paris, Marseille, Cannes, Saint-Raphaël. Sauf que ce n’est pas moi. Je ne prends jamais le train mais je reçois tout le temps des amendes", se désespère Méline, 18 ans, au Parisien.
Cette jeune femme, victime d'une usurpation d'identité a reçu en deux ans des dizaines d'amendes majorées de la part de la SNCF pour défaut de titre de transport. Montant total de la facture: 21.669 euros.
Malgré des multiples dépôts de plainte, Méline continue de recevoir les amendes transmises par le Trésor public (qui intervient lorsque les amendes ne sont pas payées en temps et en heure) et se retrouve sous la menace de saisies sur salaire.
400.000 victimes par an
La jeune femme se plaint surtout du manque de réactivité et de soutien de SNCF Voyageurs. "Ils sont restés injoignables pendant des mois. Il a fallu que je fasse un scandale à la gare de Limoges pour être enfin entendue", dit-elle. Un article dans la presse régionale a également permis de faire évoluer la situation.
L'opérateur, qui assure l'avoir contacté à plusieurs reprises, indique aujourd'hui que la plaignante "ne recevra plus de PV". Mais elle doit continuer à porter plainte "auprès de l’officier du Ministère public".
Les usurpations d'identité sont malheureusement de plus en plus nombreuses. Chaque année, en France, près de 400.000 personnes en sont victimes et doivent contester des achats, des ouvertures de crédit ou de prêts bancaires faits en leur nom.
Pour limiter les risques de subir une surpation d'identité, Me Dominique Roméo, avocat au bureau de Grasse, conseille de toujours déposer une main courante lors de la perte de papiers d'identité.
"Il faut avoir une date de la perte du document, comme ça, si jamais quelqu'un l'utilise à votre insu, vous pouvez prouver qu'à telle date, vous n'aviez plus ce document en main", explique-t-il.