"Je ne cèderai pas au chantage": le ministre des Transports juge la grève des contrôleurs aériens "inacceptable"

Philippe Tabarot a critiqué la grève une "minorité" de contrôleurs jeudi et vendredi, arguant que
"272 personnes dans notre pays vont impacter le bien-être centaines de milliers de personnes".

"Inacceptable". Le ministre des Transports Philippe Tabarot a fustigé, vendredi 7 juillet sur Cnews, la grève des contrôleurs aériens ce jeudi et vendredi et s'est montré inflexible. "Je ne cèderai pas au chantage, je l’ai montré pour d’autres grèves notamment chez les cheminots", a déclaré le ministre. Il a tenu à rappeler que seule une "minorité" de contrôleurs étaient en grève.

"272 personnes dans notre pays vont impacter le bien-être de centaines de milliers de personnes", a-t-il dénoncé.

De source proche du dossier, on indique que 270 contrôleurs aériens étaient en grève jeudi, sur un effectif total de quelque 1.400. Les grévistes répondaient à l'appel de deux syndicats (l'UNSA-ICNA et l’USAC-CGT). Le syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), majoritaire, n'a pas appelé à la mobilisation.

"Mettre en difficulté un certain nombre de compagnies"

L'UNSA-ICNA dénonce notamment des "sous-effectifs structurels", des "projets techniques en échec" et un "management toxique". La réforme en cours, instaurant un "pointage" des contrôleurs, est également source de tensions.

Le ministre des Transports a quant à lui dénoncé "une autogestion dans les tours de contrôles dangereuse".

Il a notamment cité l'incident qui avait eu lieu en 2022 à l'aéroport de Bordeaux Mérignac, lors duquel deux avions avaient failli se percuter à cause de l'absence de contrôleurs aériens à leurs postes.

Philippe Tabarot a regretté par ailleurs "l'impact (de cette grève) sur la qualité de service" et assuré que ce mouvement social allait "mettre en difficulté un certain nombre de compagnies, y compris Air France et Transavia, dont 30% du capital appartient au contribuable français".

La grève de contrôleurs aériens a provoqué jeudi l'annulation de 933 vols en France, selon la Direction générale de l'aviation civile. De son côté, la principale association européenne de compagnies aériennes, Airlines for Europe (A4E) a estimé qu'en Europe, 1.500 vols seraient annulés jeudi et vendredi, deuxième jour de la grève, "affectant presque 300.000 passagers" sur le Vieux continent.

Marine Cardot