"Des coûts supplémentaires injustifiés": les eurodéputés veulent supprimer les frais pour les bagages à main dans les avions

Les députés européens ont réclamé mardi l'interdiction pour les compagnies aériennes de facturer aux passagers les petits bagages à main, une initiative vivement contestée par les entreprises du secteur.
La commission des transports du Parlement européen a adopté une proposition qui permettrait aux voyageurs d'emporter gratuitement en cabine un objet personnel, comme un sac à main ou un sac à dos, ainsi qu'un autre bagage de sept kilogrammes au maximum.
La mesure vise à épargner aux passagers des "coûts supplémentaires injustifiés", a déclaré l'eurodéputé social-démocrate Matteo Ricci, un des initiateurs du texte.
De nombreuses compagnies aériennes à bas coût autorisent un seul petit objet en cabine, inclus dans le prix du billet, et facturent un supplément pour tout autre bagage à main supplémentaire.
L'association Airlines for Europe (A4E), représentant le secteur, a critiqué la proposition des eurodéputés, estimant qu'elle entraînerait une hausse des prix des billets pour les personnes voyageant léger.
Un jackpot de 10 milliards d'euros pour les compagnies low-cost
Cela obligerait ces passagers "à payer pour des services qu'ils ne souhaitent pas ou dont ils n'ont pas besoin", a affirmé Ourania Georgoutsakou, directrice générale d'A4E, avant le vote.
Selon les calculs du quotidien italien Corriere della Sera, qui a croisé les données internes des sept principales compagnies aériennes low cost européennes, la configuration des avions et les résultats financiers, cette option payante constitue un vrai jackpot, évalué l'an passé à 10 milliards d'euros. Et de préciser que plus de la moitié des passagers européens souscrivent à des options supplémentaires lors de l'achat d'un billet.
La mesure, qui s'appliquerait à tous les vols au départ ou à destination de l'Union européenne, a été adoptée dans le cadre d'un ensemble d'amendements aux règles relatives aux droits des passagers proposées par la Commission européenne.
La commission des transports a également voté en faveur de l'introduction d'un formulaire commun pour les demandes d'indemnisation et de remboursement.
Elle a aussi approuvé une liste de circonstances exceptionnelles - telles que les catastrophes naturelles ou les guerres - autorisant les compagnies à refuser ces compensations.
Ces propositions doivent maintenant être approuvées lors d'un vote en séance plénière puis négociées avec les États membres avant une éventuelle entrée en vigueur.