Une option parfois plus chère que le trajet: le bagage supplémentaire rapporte un jackpot de 10 milliards d'euros aux compagnies low-cost

La pratique est au coeur des compagnies aériennes low cost. Afin de pouvoir proposer des tarifs les plus bas possibles, ces opérateurs multiplient les options plus ou moins obligatoires pour gonfler leurs revenus.
La principale de ces opétions, la plus rentable pour les compagnies, est dans aucun doute l'emport d'un bagage supplémentaire en cabine.
Dans la plupart des cas, on peut embarquer gratuitement avec un petit sac à ranger sous le siège de devant, mais pour emporter un sac ou une valise à roulettes de taille plus importante ou plus lourd à ranger dans les compartiments supérieurs, un supplément est exigé et il est quasiment impossible d'y échapper. Parfois, le prix de cette option peut être presque deux fois supérieur au prix d'un trajet.
Selon les calculs du quotidien italien Corriere della Sera, qui a croisé les données internes des sept principales compagnies aériennes low cost européennes, la configuration des avions et les résultats financiers, cette option payante constitue un vrai jackpot, évalué l'an passé à 10 milliards d'euros. Et de préciser que plus de la moitié des passagers européens souscrivent à des options supplémentaires lors de l'achat d'un billet.
A ce petit jeu, c'est Ryanair et son option "Priorité et 2 bagages" qui en profite le plus avec 3,5 milliards d'euros de revenus supplémentaires, selon les calculs du Corriere, soit 156 millions de bagages cabine facturés.
3,5 milliards d'euros pour Ryanair
Cela est dû non seulement aux volumes de trafic (environ 200 millions de passagers transportés en 2024) mais aussi à une plus grande capacité des compartiments en cabine qui est passée de 118 bagages à 178 sur les Boeing de la compagnie.
Derrière, on trouve son grand concurrent Easyjet qui aurait généré l'an passé 2,2 milliards d'euros supplémentaires en frais de bagages à main (, tandis que Wizz Air et Vueling sont presque au coude à coude, empochant un peu plus d'un milliard d'euros chacun en 2024.
Et selon nos confrères, chez Transavia (groupe Air France-KLM), cette option a rapporté 450 millions d'euros.
"Non seulement il s’agit de la plus grande source de revenus parmi les services payants des entreprises, mais c’est également l’un des éléments avec les marges bénéficiaires les plus élevées du secteur" écrivent nos confrères.
En effet, le poids d’un bagage accepté en cabine se situe entre 8 et 10 kg, ce qui provoque d'un côté une surconsommation de carburant. Mais selon l'étude, pour un vol qui transporte 120 bagages à main, la compagnie dépense 156 euros de plus en kérosène.
En se basant sur une option 25 euros supplémentaires par voyageur, cela rapporterait 3.000 euros dans les caisses du transporteur, avec un bénéfice record de 2.844 euros. Car contrairement aux bagages en soute, qui entraînent des coûts de personnels, le bagage cabine est uniquement manipulé par le passager.