Dans une soute réservée des locomotives: des colis Amazon prennent désormais le TGV pour arriver plus vite chez le client

C'est une première. Après une phase de test, Amazon a officiellement lancé le transport de colis par TGV entre Lyon et Paris avec Rail Logistics Europe (RLE), le pôle en charge du fret et de la logistique ferroviaires au sein du groupe SNCF et Hexafret (ex-SNCF Fret).
Le géant américain ajoute ainsi une nouvelle corde à son arsenal de modes de livraison en jouant la carte du transport propre.
Les colis sont placés dans une soute fermée du TGV, située dans la locomotive. Ils n'empiètent donc pas dans les zones dédiées aux voyageurs.
Ces espaces étaient jusqu'à présent peu utilisés, hormis pour du transport de journaux, ou de médicaments urgents, a détaillé lors d'un point presse Daniel Lebreton, directeur général délégué en charge du Commerce chez VIIA (groupe Rail Logistics Europe, filiale de la SNCF).
Cet espace permet de stocker environ un millier et à raison de deux allers-retours par jour, Amazon vise plus de 500.000 paquets pour 2025.
Corridor à faibles émissions
Pour Amazon, "ce système de transport rapide permet d'étendre la plage de commandes chez le client qui peut commander plus tardivement sur une journée", a précisé Olivier Pellegrini, directeur opérations Europe - Développement Durable et Emballages pour Amazon, lors du point de presse.
De quoi créer "un corridor à faibles émissions entre les sites logistiques d'Amazon de Lyon et de Paris, s'étendant jusqu'au dernier kilomètre, pour lequel deux tiers des livraisons parisiennes sont réalisées en véhicules électriques, vélos-cargo et à pied", se félicite Amazon dans un communiqué.
Et de poursuivre: "les premiers résultats opérationnels sont probants: cette solution innovante permet d'optimiser significativement les délais d'acheminement, avec une ponctualité exceptionnelle, grâce à la rapidité de la liaison ferroviaire à 320 km/h. Sur le plan environnemental, ce nouveau mode de transport permet d'éviter des émissions significatives de CO2 par rapport au transport routier traditionnel. Les études montrent qu'un train de marchandises émet en moyenne 10 fois moins de CO2 par kilomètre qu'un poids lourd, à masse transportée égale".
D'ailleurs, à travers cette initiative, Amazon réaffirme son objectif d'atteindre zéro émission nette de carbone dans ses opérations d'ici à 2040.
Amazon vise la neutralité carbone d'ici à 2040
"Cette innovation logistique majeure illustre notre engagement pour une livraison plus rapide et plus respectueuse de l'environnement. En combinant le transport ferroviaire à grande vitesse de la SNCF à notre expertise logistique, nous créons un modèle vertueux qui permet de réduire les émissions de CO2 et d’alléger le trafic routier, tout en offrant à nos clients des délais de livraison encore plus courts. De nouveaux corridors sont d'ailleurs déjà à l'étude en France et en Europe", commente Olivier Pellegrini, Directeur Opérations Europe, Développement Durable & Emballages d'Amazon
Evidemment, Amazon envisage de monter en cadence et d'utiliser d'autres liaisons TGV pour livrer des colis.
"La demande qui nous est formulée, elle est à la fois de charger, si possible, un petit peu plus de colis dans chaque train, ensuite d'essayer de faire un peu plus de départs par jour", a détaillé Daniel Lebreton.
Avec en ligne de mire l'ouverture d'autres axes, "en France, et peut-être même transfrontaliers", potentiellement vers l'Espagne, le Benelux, ou encore l'Allemagne, a-t-il ajouté.