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Comment Air France-KLM traverse les turbulences de la crise

Ben Smith est directeur général d'Air France KLM depuis 2018.

Ben Smith est directeur général d'Air France KLM depuis 2018. - Air France-KLM

Dans une longue interview aux Echos, le patron du groupe aérien Ben Smith revient sur les atouts du couple franco-néerlandais pour rebondir, à condition néanmoins d'obtenir une rallonge financière...

Passé la sidération du printemps dernier, les compagnies aériennes doivent désormais faire preuve de résilience, même quand les chiffres font froid dans le dos.

"Avec le reconfinement, notre niveau d'activité en France est tombé en dessous de 10 %" par rapport à 2019, explique ainsi Ben Smith PDG d'Air France-KLM dans une interview aux Echos. "Sur le long-courrier, heureusement, nous avons le trafic cargo pour nous aider à maintenir des lignes."

Et malgré les pertes, le Canadien reste confiant pour l'avenir de son groupe bien aidé par les Etats français et néerlandais, actionnaires d'Air France et KLM. "Je ne vois donc pas de risque que l'une ou l'autre puisse disparaître" assure-t-il.

Vers une recapitalisation

Côté finances, l'entreprise dispose "d'environ 12 milliards d'euros de liquidités" et "en additionnant les 7 milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat français pour Air France, les 3,4 milliards d'euros de prêts néerlandais pour KLM", cela devrait "suffire à court terme" indique Ben Smith.

De qui passer l'année sereinement mais pas d'effacer tous les doutes. "A moyen terme, nous devons aussi nous assurer d'avoir une structure de bilan suffisamment solide" poursuit-il. "C'est ce sur quoi nous travaillons actuellement avec nos actionnaires, mais je ne peux fournir aucun détail à ce stade."

La crise a eu au moins le mérite d'accélérer le plan de transformation du groupe, présenté en novembre 2019. "Nous avons sorti les quadriréacteurs - Airbus A380 et A340 chez Air France, Boeing 747 chez KLM - plus tôt que prévu. Nous avons également proposé aux salariés qui le souhaitent de quitter l'entreprise dans de bonnes conditions" explique le PDG qui a d'ailleurs été "surpris par le nombre de candidats au départ."

Enfin, Air France peut compter sur son réseau domestique Transavia "qui est en passe de devenir un atout pour le groupe" indique Ben Smith. "Grâce à Transavia et ses coûts unitaires comparables à ceux d'easyJet, Air France va enfin pouvoir rentabiliser et développer son réseau court et moyen-courrier."

Quant à l'avenir global du transport aérien, si le patron s'attend à des faillites dans le secteur, notamment pour les compagnies indépendantes, il croit à une reprise du trafic avec l'arrivée du vaccin. "Le trafic rebondira, aussi bien pour les loisirs que pour les voyages d'affaires" promet-il.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business