Blablacar vend désormais des billets de train de la SNCF, mais l'offre reste limitée pour le moment

On peut désormais réserver des trains de la SNCF sur BlaBlaCar - BlaBlaCar
Un nouveau concurrent à SNCF Connect arrive ce jeudi et pas des moindres. Blablacar propose dès aujourd'hui des billets de train de SNCF Voyageurs dans son appli. Après un lancement réussi en Espagne l'an passé, la plateforme décline donc sa stratégie en France avant peut-être d'autres pays.
"Cela s'inscrit dans notre ambition d'être la plateforme globale de mobilité avec le covoiturage, les cars et maintenant les trains", explique Nicolas Brusson, cofondateur et directeur général.
Alors que SNCF Connect écrase littéralement le marché de la vente de billets face à Trainline ou encore Kombo, BlaBlaCar espère tirer son épingle du jeu grâce à sa massive base d'utilisateurs et la possibilité offerte de comparer des modes de transports pour la même destination.
"En étant agnostique, on permet de comparer en fonction de ses besoins (rapidité, prix, flexibilité...), de réserver, de payer et de retrouver son billet, si on choisit le train, sur la même appli. On laisse les gens choisir, ce que SNCF Connect ne fait pas", explique de son côté Adrien Tahon, directeur Europe de Blablacar. "Nous sommes la seule plateforme à proposer trois modes de transport".

Reste que l'offre ferroviaire de Blablacar reste pour le moment très parcellaire. Sont proposés à date, les TGV Inoui vers 350 gares soit 200 villes et agglomérations et les Intercités.
On ne trouve pas encore les TGV low cost Ouigo, Eurostar, ni Trenitalia et surtout, les cartes de réduction type Avantage (très utilisées) ne sont pas encore supportées. Idem pour l’achat de billets aller-retour et l’échange de billet.
"C'est une affaire de semaines ou de mois", assure Adrien Tahon qui explique que la plateforme a choisi de prioriser certaines offres.
La possibilité d'ajouter les cartes de réduction au moment d'acheter son billet sera ajoutée à la plateforme dès cet été, nous indique l'entreprise.
La concurrence arrivera bientôt ainsi qu'un élargissement des gares proposées. "On le fait étape par étape", confirme le responsable. Pour Ouigo par contre, cela semble plus compliqué techniquement "de leur côté", explique-t-on.
Commissions très faibles
Par ailleurs, on sait que le modèle économique des vendeurs de billets en ligne est très contraint avec des commissions versées par SNCF Voyageurs faibles et en baisse (elles sont identiques pour toutes les plateformes). La rentabilité est donc difficile à atteindre.
"Nous proposons l'ensemble du spectre des transports, on va s'appuyer sur notre base d'utilisateurs. D'ailleurs, en Espagne, 25% des utilisateurs qui achètent un billet de train n'avaient jamais réservé de trajet en covoiturage et sur les axes très concurrentiels comme Madrid-Barcelone, on vend désormais plus de billets de train que de covoiturage. Plus on a d'offres, plus on a de clients", assure Adrien Tahon.
A terme, la plateforme mise surtout sur la combinaison train et covoiturage à travers le même canal: à savoir réserver un billet de train et un covoiturage pour parcourir les derniers kilomètres vers sa destination finale.
Pour autant, Nicolas Brusson épingle les conditions de rémunération proposées. "C'est un problème, ces commissions sont très basses, il faut que ça évolue. On peut se demander s'il ne faudrait pas séparer la distribution des opérateurs", estime-t-il, évoquant sans le nommer SNCF Connect qui appartient au même groupe que SNCF Voyageurs.
Si Blablacar se positionne sur le rail, il n'entend pas devenir opérateur ferroviaire à l'image de Flixbus en Allemagne. "C'est un autre métier, d'autres capitaux, l'objectif est aujourd'hui de déployer cette offre de billets dans les pays les plus pertinents", résume Nicolas Brusson.