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Trajets courts et occasionnels: qu'est-ce que la nouvelle offre "Zen" de BlaBlaCar?

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La plateforme ajoute une brique à son offre en visant ces trajets qui représentent un tiers des déplacements des Français.

BlaBlaCar poursuit le développement de l'offre de covoiturage en visant aujourd'hui ce qu'il qualifie d'"angle mort": les trajets courts et occasionnels "sur lesquels l’autosolisme continue de régner".

Ces trajets, rendre visite à un proche, assister à un match..., représentent un tiers des déplacements des Français et sont réalisés à 85% en voiture. Cette offre vient donc rejoindre les longues distances et les trajets récurrents domicile-travail, (BlaBlaCar Daily) cofinancés par les entreprises et les collectivités.

L'offre baptisée BlaBlaCar Zen s'appuie sur "la flexibilité propre à ces trajets, couplée à une application qui facilite la planification en mettant automatiquement en relation des passagers avec les conducteurs dont le trajet est compatible".

"Pour y parvenir, l’algorithme priorise les conducteurs aux itinéraires les plus compatibles, minimisant ainsi les détours. En contrepartie, les conducteurs peuvent partager leurs frais sur l’intégralité du trajet, y compris le potentiel détour. Cette contribution du passager permet une répartition des coûts plus juste", explique la plateforme.

Contribution du passager plus élevée

La contribution du passager est donc plus élevée que sur un long trajet: il réserve d'un coup toutes les places disponibles dans la voiture. Le tarif doit cependant rester sous le barème kilométrique fixé par l'Etat pour les frais professionnels, soit environ 0,60 euro du kilomètre.

Un trajet de Vannes à Quiberon (environ une heure de trajet) est ainsi estimé à 35 euros par Zen, a observé l'AFP.

En test depuis quelques mois dans le golfe du Morbihan et autour de Grenoble, notamment, Zen est disponible à partir de ce jeudi dans 10 territoires dont la Côte de Nacre (en Normandie), le Pays nantais, la Côte landaise, le Médoc, le Pays Basque, l'Hérault et l'Ouest de la Provence.

"Nos premiers tests dans le golfe du Morbihan ont montré que 80% des trajets Zen n’ont aucune alternative équivalente en transport en commun. Le covoiturage joue ici pleinement son rôle de solution pour désenclaver les territoires", commente Nicolas Brusson, cofondateur et directeur général de BlaBlaCar.

Si ces trajets font la part belle à l'autosolisme, ils sont aussi couverts par les taxis ou les VTC. Mais pour l'entreprise, il n'y a pas de concurrence frontale. Selon Nicolas Brusson, l'offre marchera surtout à partir des gares SNCF et dans les régions peu denses, où la dernière partie du trajet est compliquée en transports en commun, et les taxis et VTC, peu présents.

Billets de train: ce n'est pas pour tout de suite

En novembre dernier, on apprenait que BlaBlaCar avait l'intention d'attaquer le marché de la vente de billets de train en 2025 ou 2026 et ainsi concurrencer le tout-puissant SNCF Connect. Pour autant, selon nos informations, c'est loin d'être fait.

"Les conditions de marché en France ne sont pas idéales avec des commissions (versées par SNCF Voyageurs, NDLR) trop faibles", nous explique un porte-parole.

La plateforme préfère se concentrer sur le marché du rail espagnol, en tirer les leçons et vise une évolution réglementaire en France. "On va prendre notre temps", souligne le porte-parole.

Néanmoins, l'idée est de créer des synergies avec le covoiturage une fois que cette offre sera lancée.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business