BFM Business
Transports

Avec la "Ferromobile", Arnaud Montebourg veut faire rouler des voitures... sur les rails

placeholder video
La "Ferromobile" est un véhicule électrique qui peut être conduit comme une voiture classique sur la route, mais peut aussi circuler de manière autonome sur les rails.

Après le miel et les amandes, Arnaud Montebourg se lance dans une nouvelle entreprise. L'ancien ministre de l'Économie mise désormais sur la "Ferromobile", un véhicule électrique pouvant rouler sur la route… comme sur une voie ferrée. L'objectif de ce projet de mobilité multimodale est de remettre en fonction les petites lignes ferroviaires abandonnées. Ce véhicule polyvalent peut transporter des voyageurs "24 heures sur 24, 7 jours sur 7", promet Arnaud Montebourg, à la présidence de la Société d’ingénierie, de construction et d’exploitation de la Ferromobile (Sicef).

"Il n'y a plus d'horaires: on n'attend plus l'autocar ou le train", affirme l'ex-ministre, invité ce lundi matin sur le plateau de BFM Business.

La "Ferromobile" est un véhicule de série Peugeot – électrique – qui se conduit comme une voiture classique sur la route mais circule aussi de manière autonome sur les rails. Concrètement, le passager doit prendre les commandes sur la route, mais il lâche le volant lorsque l'on passe sur la voie ferrée.

Cette voiture électrique (dont la technologie s'inspire de la Micheline, un véhicule sur pneu qui circulait sur les rails dans les années 1930) est "pilotée à distance" lorsqu'elle circule sur la voie ferrée, de la même manière que les lignes de métro automatique, précise l'ex-ministre.

30 millions d'euros nécessaires

Le trajet s'effectue à la demande, après avoir été réservé sur l'application ou des bornes dédiées – le véhicule peut transporter jusqu'à 8 voyageurs. C'est une solution "pour toutes les petites lignes fermées", afin de rapprocher les habitants des zones rurales des bassins d'emploi et des services, explique Arnaud Montebourg. Les TER "ne reviendront jamais" sur ces lignes abandonnées, parce qu'un train régional coûte cher aux finances publiques et qu'il roule vide "à 75% en moyenne" en raison d'horaires "insuffisants" et qui ne "correspondent pas aux besoins", avance-t-il.

Le nouveau président de la Sicef croit en la rentabilité du projet. Un TER pèse "60 tonnes" et "coûte 11 millions" d'euros, contre "50.000 euros" et "2 tonnes" pour le véhicule polyvalent, souligne-t-il, ajoutant qu'il n'est pas nécessaire de refaire les infrastructures à neuf. Rénover une voie ferrée pour faire passer un train classique représente "un million d'euros par kilomètre" et grimpe à deux millions d'euros "si vous voulez l'électrifier", tandis que la Ferromobile coûte "dix fois moins cher en coût d'infrastructures et trois fois moins cher en exploitation", soutient-il.

Le projet a été construit en partenariat avec Systra, filiale commune de la SNCF et de la RATP, ainsi qu'avec Stellantis et Alstom. L'entreprise, qui a déjà obtenu un financement de 10 millions d'euros de la part de France Relance, cherche à lever 30 millions d'euros pour mettre en œuvre ses premières lignes. La première ligne ouverte aux voyageurs sera "certainement en Occitanie, en tout cas dans le sud de la France", avec "2024, 2025" pour objectif, évoque l'ancien ministre.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV