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Suez/Veolia: "Il n'y a que des gagnants dans ce projet" assure Antoine Frérot

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Le patron de Veolia était invité sur Good Morning Business, ce mardi, deux jours après avoir enfin obtenu un accord avec Suez.

Clap de fin pour la bataille entre Veolia et Suez. Les deux groupes ont fini par se mettre d'accord dimanche soir, après des mois de crise. A Veolia les marchés internationaux de Suez, le second groupe se recentrant sur la France.

Invité sur le plateau de Good Morning Business, ce mardi, le PDG de Veolia s'est dit "très heureux de progresser" sur cette délicate OPA. "Maintenant le chemin est déblayé, le rythme va pouvoir s'accélérer et nous allons pouvoir donner vie à ce grand champion mondial de la transition écologique."

Selon lui, "il n'y a que des gagnants dans ce projet et dans l'accord qui a été passé dimanche soir." Son groupe, bien évidemment, mais aussi Suez qui "va continuer, va être unifié en France et va être stabilisé avec un actionnariat de long terme".

Avec ses activités, Suez pèsera "près de 7 milliards de chiffre d'affaires" et resterait toujours "numéro 3 ou 4 mondial", assure Antoine Frérot.

Mais c'est bien Veolia qui tire son épingle du jeu, en obtenant les marchés porteurs à l'international.

Ce projet industriel, il a eu une cohérence", poursuit Antoine Frérot. Et pour construire ce grand champion, il est important que des activités rejoignent ce projet".

Un accord obtenu au prix fort

Mais cet accord a été obtenu au prix fort, Veolia acceptant une hausse conséquente de son offre, de 15 euros à finalement 20,50 euros par action. "Ce prix n'est pas excessif, il est élevé. C'est un très bon prix pour les actionnaires de Suez, il n'est pas excessif", tempère le patron.


Pour trouver un accord, il faut toujours faire un pas vers l'autre et ce qui m'importe le plus, pour moi, c'est de conserver l'intégralité, l'intégrité du projet industriel, toute sa cohérence, poursuit-il. Pour cela, oui j'ai accepté de payer un peu plus cher".

Avec à la clé, des inévitables économies de coûts?

C'est avant tout un projet de croissance et de développement, répond Antoine Frérot. Pas tant un projet de synergies de coûts. Il y a un petit peu de synergies de coûts mais vous avez vu que j'ai pris des engagements sociaux très fermes: pas de suppressions d'emplois, maintien des garanties sociales… Donc ce n'est pas là-dessus qu'on va faire des économies".

"Un endettement maîtrisé"

Reste la question de l'endettement de Veolia, après ce chèque de 13 milliards d'euros pour racheter Suez. "Vous imaginez bien que le prix que nous proposons, nous le calculons de manière à ce que la nouvelle entreprise soit solide, explique Antoine Frérot, évoquant notamment une nouvelle augmentation de capital de Veolia. Le projet est construit pour que nous ayons un endettement maitrisé, limité (…) donc il n'y aura pas ce problème-là." Et d'assurer: "les profits, les cash-flows de l'ensemble vont largement permettre de embourser la dette."

Tout n'est pas parfait pour Suez

Interrogé au même moment sur France Inter, le directeur général de Suez a lui aussi salué le "compromis" obtenu entre les deux groupes. "Oui, c'est un compromis, tout n'est pas parfait, mais il était temps d'arriver à cette solution", a indiqué Bertrand Camus.

"Nous nous sommes fixés une ligne dès le début de cette opération face à l'attaque de Veolia, c'était à la fois de pouvoir préserver un groupe, un concurrent à Veolia sur les marchés domestiques et à l'international, avoir aussi des garanties sociales pour nos employés et un juste traitement des actionnaires" a-til expliqué. "Quand on regarde le chemin parcouru au bout de sept mois, ces trois objectifs ont été atteints."

Thomas Leroy Journaliste BFM Business