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Stéphane Courbit candidat au rachat d’Editis

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INFO BFM Business - Le leader de la production audiovisuelle est sur les rangs pour devenir l’actionnaire du groupe d’édition. La vente d’Editis se complique pour son propriétaire Vivendi.

C’est un nouveau candidat dans la course au rachat d’Editis. Selon plusieurs sources proches du dossier, Stéphane Courbit a été sélectionné par Vivendi pour discuter en détail de la vente de 30% du capital de son groupe d’édition, Editis. Le propriétaire du leader mondial de la production audiovisuelle Banijay s’est manifesté à travers sa société personnelle LOV. Contacté, son entourage n’a pas souhaité commenter nos informations. "Il investit seul", nous précise toutefois un de ses proches. Car en septembre, il s’était positionné sur le rachat de M6 avec le propriétaire de CMA CGM, Rodolphe Saadé, et Marc Ladreit de Lacharrière. Ce dernier reste toutefois son allié de fait, puisqu’il est actionnaire minoritaire de LOV depuis quatre ans. Et Vivendi l’est aussi comme actionnaire de son groupe Banijay. Un petit monde...

Stéphane Courbit est le dernier des quatre prétendants au rachat d’Editis que Vivendi a choisi il y a deux semaines. Jusqu’ici, tous les yeux étaient rivés sur le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, cité comme favori, comme l’avait révélé BFM Business. Il a proposé un prix compris entre 400 et 500 millions d’euros pour 100% du capital du groupe d’édition. Les groupes de presse Reworld et Mondadori ont aussi été choisis par Vivendi pour continuer à discuter, confirmant des informations de La Lettre A.

Bruxelles veille

Xavier Niel, allié à un fonds d’investissement, a également formulée une proposition, jugée trop basse par Vivendi. Le nom de Bernard Arnault a circulé. Le PDG de LVMH n’a en revanche, "pas déposé d’offre", explique une source; "pas à ce stade", précise une autre qui estime que le processus de vente pourrait bien évoluer dans les mois qui viennent.

Car la situation se complique pour Vivendi. "Le timing n’est pas idéal", reconnait sobrement un proche du groupe. Le marché de la dette aux entreprises est plus limité et les taux d’intérêt s’envolent. Du coup, il est plus difficile de financer le rachat d’une part de 30% d’Editis, qui n’offre pas le contrôle de l’entreprise. Vivendi assure pourtant que le futur repreneur disposera toutefois d’un conseil d’administration à sa main et qu’il pourra consolider les comptes d’Editis.

Stéphane Courbit trop proche de Vivendi ?

Le groupe est sous la surveillance de Bruxelles car il vend Editis pour mettre la main sur le leader Hachette dans le cadre de l’OPA qu’il a lancé sur Lagardère. Début décembre, la commission européenne a lancé une enquête approfondie car elle craint que Vivendi n’organise sa propre concurrence. Une vente à Stéphane Courbit, proche de Vincent Bolloré, risque de ne pas lui plaire. Les deux hommes pouvant ainsi orchestrer une forme de "duopole". Dans les mois qui viennent, Bruxelles va interroger les acteurs de l’édition comme Media Participations (Le Seuil) ou Gallimard qui vont tirer à boulet rouge contre cette "vente partielle" d’Editis et sur Vincent Bolloré qu’ils n’apprécient pas.

"Bolloré vend seulement 30% pour avoir un concurrent faible qui ne le gênera pas, peste le dirigeant d’une autre maison d’édition. Mais Bruxelles ne l’acceptera pas". Des acheteurs comme Daniel Kretinsky militent déjà pour racheter 100% du capital. "Nous sommes ouverts", glisse un proche de Vivendi qui préfère vendre Editis à un nouvel acteur plutôt que de renforcer un concurrent. Qu’elles que soient les conclusions que livrera Bruxelles au printemps, Stéphane Courbit ou Daniel Kretinsky sont déjà aux avant-postes.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business