Daniel Kretinsky veut racheter Editis

Daniel Kretinsky n’abandonne pas ses ambitions dans le secteur de la communication. Après avoir échoué à racheter M6 à deux reprises, il s’intéresse désormais à l’édition. Selon plusieurs sources proches, l’homme d’affaires tchèque étudie le rachat de 30% du capital d’Editis, mis en vente par Vivendi. Il a même rencontré il y a quelques jours Vincent Bolloré, le premier actionnaire de Vivendi.
Pour le moment, Daniel Kretinsky a proposé un prix qui valorise Editis à moins de 700 millions, le montant pourtant attendu par Vivendi. Le groupe n’a pas souhaité commenter nos informations. Mais une source proche confirme "avoir reçu des marques d’intérêt".
Eviter l'OPA
Concrètement, Daniel Kretinsky cherche à racheter 29% du capital, pour ne pas atteindre le seuil de 30% qui l’obligerait à lancer une OPA. Mais un niveau suffisant pour contrôler Editis. Le groupe d’édition (Robert Laffont, Nathan, Plon…) lui permettrait de rééquilibrer ses activités en France qui sont très dépendantes de la presse. Sa société CMI France n’est investie que dans les médias (Marianne, Elle, Franc Tireur…).
Déjà propriétaire d’Editis, numéro deux du secteur en France, Vivendi va racheter le leader Hachette dans le cadre de sa prise de contrôle de Lagardère. Pour éviter une position dominante, Bruxelles l’a contraint, en contrepartie, à revendre Editis. Vivendi va distribuer ses actions Editis à ses actionnaires afin de la coter en Bourse. Au premier rang desquels, le groupe Bolloré qui recevra ainsi 30% du capital et les revendra immédiatement. L’opération sera réalisée d’ici l’été prochain.
Peu d'investisseurs intéressés
Vivendi regarde aussi l’option consistant à vendre son bloc de 30% à plusieurs investisseurs pour éviter de renforcer un concurrent et d’avoir un poids lourd face à Hachette. Daniel Kretinsky refuse d’investir une participation très minoritaire.
Selon plusieurs sources, plusieurs investisseurs, dont des grandes familles fortunées ont été approchées pour investir dans Editis. Ces dernières semaines, le nom de Fimalac a d’ailleurs circulé. Mais selon nos informations, la société de Marc Ladreit de Lacharrière ne regarde pas le dossier. D'autres investisseurs, contactés par BFM Business, rechigne à investir dans Editis, sauf si Vivendi venait à baisser son prix...