RTE met ses conditions à l'arrêt des centrales à charbon après 2020

Quatre centrales à charbon sont encore en activité dans l'Hexagone. - SPENCER PLATT, GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Les centrales électriques à charbon devraient bien être fermées après 2020 mais sous certaines conditions. Selon RTE, le gestionnaire du réseau d'électricité français à haute tension, qui présente ses perspectives sur la sécurité d'approvisionnement 2018-2023, "après l'hiver 2020, des marges de sécurité devraient réapparaître", ce qui permettrait la fermeture progressive des quatre centrales à charbon et de la centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace.
Il reste en effet quatre centrales à charbon en activité: deux d'EDF à Cordemais (Loire-Atlantique) et au Havre (Seine-Maritime), et deux autres d'Uniper (société allemande) à Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle).
RTE attend la mise en service de l'EPR de Flamanville
RTE pose toutefois une série de conditions, notamment développer fortement les énergies renouvelables, mettre en service trois interconnexions dans des réseaux d'électricité limitrophes de l'Hexagone (une avec l'Italie, deux avec la Grande-Bretagne) et mettre en service l'EPR de Flamanville (Manche) et la centrale au gaz de Landivisiau (Finistère) dans les délais. Il ne faut également "ne fermer aucun autre moyen de production", selon des documents présentés jeudi par RTE. La fermeture de Fessenheim devrait se faire "hors période hivernale", donc à l'été 2020, précise au passage RTE.
Cette présentation intervient alors que le gouvernement s'apprête à présenter sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les années 2019-2023 et 2024-2028.
Emmanuel Macron avait promis durant la campagne présidentielle de fermer les centrales à charbon - très polluantes - durant son quinquennat. Cet objectif a été depuis confirmé plusieurs fois par le gouvernement.
électricité: passage de l'hiver assuré mais vigilance sur janvier-février 2019
RTE estime que "l'approvisionnement en électricité devrait être assuré durant l'hiver 2018-2019". Le gestionnaire du réseau à haute tension présentait ce jeudi son "bilan prévisionnel" sur la sécurité d'approvisionnement du pays.
RTE identifie toutefois une période de "vigilance", de la mi-janvier à fin février 2019, car, durant cette période, cinq centrales seront à l'arrêt contre trois l'année dernière, explique l'entreprise publique. RTE rappelle que si les températures devennaient très froides ou que des moyens de production s'arrêtaient fortuitement, des mesures exceptionnelles (délestage, coupure ponctuelle, baisse de tension) sont prévues.