Pourquoi Sciences Po veut lever 100 millions d'euros

S'inspirant des universités anglo-saxonnes, Sciences Po veut lever 100 millions d'euros pour financer son nouveau campus et s'ouvrir à de nouvelles disciplines.

Sciences Po lance lundi une vaste campagne de levée de fonds, "la plus importante de son histoire", pour recueillir quelque 100 millions d'euros d'ici à 2022, une opération qui vise à "renforcer la diversification du modèle économique" de l'établissement.

Le coup d'envoi officiel de cette campagne, présidée par Alexandre Bompard, PDG de Carrefour et sorti de Science Po en 1994, aura lieu lundi soir lors du dîner de gala annuel, a indiqué l'école, qui accueille 13.000 étudiants sur six campus en région et son site parisien.

La campagne s'adresse aux particuliers et aux entreprises, en France et à l'étranger. Sur les 100 millions fixés comme objectif, près de la moitié ont déjà été levés (collecte ou promesses de dons) lors d'"une campagne silencieuse", déroulé normal de ce type de levée de fonds.

Science Po veut s'ouvrir aux sciences dures

L'opération, baptisée "SciencesPo 2022", s'achèvera donc en 2022, année des 150 ans de l'établissement et de l'inauguration du nouveau campus de l'Artillerie dans le centre de Paris.

Outre une aide au financement de ce campus, les fonds récoltés doivent "poursuivre et développer la politique d'égalité des chances" lancée par Sciences Po il y a 15 ans, financer un "ambitieux programme de bourses d'excellence" à l'international et notamment en Afrique.

L'école veut aussi s'ouvrir à des disciplines telles que les sciences du vivant et les sciences dures, qui s'articuleront aux sciences humaines et sociales, coeur historique de l'enseignement de l'école.

Sciences Po avait lancé sa première campagne de levée de fonds de 2008 à 2013 et récolté ainsi 40 millions d'euros, dont 10 millions à l'international. Elle avait alors créé des structures relais en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

En juin dernier, Sorbonne Université, née en janvier 2018 de la fusion des universités parisiennes Pierre-et-Marie-Curie (Paris-6) et Paris-Sorbonne (Paris-4), avait lancé une campagne pour lever 100 millions d'euros, une initiative présentée alors comme la plus importante en Europe continentale par une université.

De telles opérations, d'un niveau encore supérieur, sont de tradition dans les universités britanniques depuis 20 ans. Les championnes en la matière sont les universités américaines.

F.B. avec AFP