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Malgré l'absence de touristes étrangers, l'hôtellerie française connaît un meilleur été que prévu

L'hôtel Negresco à Nice (Alpes-Maritimes).

L'hôtel Negresco à Nice (Alpes-Maritimes). - Valery Hache

Selon un "premier bilan de l'été" publié par le cabinet d'études et de conseil MKG, le secteur hotelier français enregistre un taux d'occupation plus élévé que ses voisins européens. L'activité des professionnels du tourisme demeure toutefois affectée par la crise sanitaire.

Des chiffres encourageants. 80% du parc hôtelier français avait rouvert mi-août - trois mois après le déconfinement - selon un "premier bilan de l'été" du cabinet d'études et de conseil MKG. A titre de comparaison, seuls 17% des hôtels étaient ouverts en avril dernier en pleine crise sanitaire.

Reste que cette reprise de l'activité pour les professionnels du tourisme est disparate. A peine une chambre d'hôtel sur deux est disponible à la réservation à Paris, un taux d'ouverture anormalement bas en cette période estivale et qui s'explique notamment par l'absence de touristes étrangers, privés de la ville lumière à cause de la pandémie de coronavirus.

La Côte d'Azur souffre de l'absence de touristes étrangers

L'impossibilité pour la clientèle internationale de se rendre en France par avion n'a pas qu'un impact sur la capitale mais également sur la Côte d'Azur, où les palaces affichent également un recul des réservations cet été. A l'inverse, 90% des hôtels situés en province hors littoral sont ouverts à la mi-août en province.

En juillet, le taux d’occupation des chambres atteignait 54% sur l'ensemble de la France. Un taux qui a atteint les 62,6% sur les deux premières semaines du mois d'août. Sur ces six semaines (début juillet à mi-août), le taux d'occupation des chambres d'hôtel s'élève à 55% soit 20 points de moins par rapport à la même période en 2019.

Certaines régions limitent la casse

S'il ne s'agit ici que de chiffres partiels - la saison estivale n'étant pas encore terminée -la résurgence du virus sur le territoire national et les mesures sanitaires prises pour enrayer cette reprise épidémique comme la quatorzaine imposée aux Britanniques séjournant dans l'Hexagone risque bien d'affecter le secteur hôtelier.

Une tendance qui ne s'affiche pas partout en France. Les hôtels situés le long de la Côte d'Opale affichent par exemple une hausse de 4,5 points de leur fréquentation par rapport à août 2019. Les établissements installés sur le littoral breton et la façade Atlantique affichent quant à eux des taux d'occupation, certes en baisse, mais moins bas que prévu. A titre d'exemple, les villes du Havre et de la Rochelle enregistrent des baisses de taux d'occupation inférieures à 2,5 points par rapport à l'été 2019, des chiffres performants au regard de la crise du coronavirus.

Plus d'activité qu'en Italie ou en Espagne

Si l'hôtellerie française ne parvient pas encore à retrouver son niveau d'activité pré-Covid, elle a mieux réussi sa reprise que ses pays voisins. Seuls 62% des établissements hôteliers ont rouvert en Espagne à la mi-août et le taux d'occupation des hôtels n'atteint même pas les 30%. Même constat en Italie où un hôtel sur trois n'a toujours pas rouvert depuis le début de la crise sanitaire.

"Dans un contexte inédit, le tourisme français résiste mieux que ses concurrents. Malgré le trou d’air de l’avant-saison, beaucoup de destinations ont réussi à limiter l’hémorragie", commente Vanguélis Panayotis, CEO de MKG Consulting.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV