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Les géants chinois du numérique dévoilent leurs ambitions bancaires

Jack Ma, fondateur d'Alibaba, et Ma Huateng, alias Pony Ma, PDG de Tencent, sont les bons élèves de l'économie chinoise. Ils étaient les invités d'honneur du président Xi Jiping pour le 40e anniversaire de la politique de réforme et d'ouverture en décembre dernier à Pékin.

Jack Ma, fondateur d'Alibaba, et Ma Huateng, alias Pony Ma, PDG de Tencent, sont les bons élèves de l'économie chinoise. Ils étaient les invités d'honneur du président Xi Jiping pour le 40e anniversaire de la politique de réforme et d'ouverture en décembre dernier à Pékin. - Wang Zhao - AFP

Après Xiaomi, le leader du ecommerce, Alibaba, et Tencent, spécialiste des réseaux sociaux, ont obtenu des autorités financières de Hong Kong des licences qui leur permettent de devenir des banques à part entière.

La puissance des Gafa américains sur l'économie mondiale est une réalité. D'aucun doute que celle de géants chinois de la tech, les fameux BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) est au moins comparable. Après Xiaomi, le concurrent d'Apple et Samsung dans les smartphones, le leader du ecommerce, Alibaba, et Tencent, spécialiste des réseaux sociaux, viennent de poser des jalons dans le secteur bancaire au point d'inquiéter des groupes financiers tels que Goldman Sachs, Barclays Bank, JPMorgan Chase ou HSBC.

Comme le dévoile le Financial Times, ils ont obtenu des licences bancaires de l'autorité monétaire de Hong Kong pour devenir des acteurs de la finance à part en entière et au-delà de la Chine comme l'a déclaré James Lloyd, responsable de la fintech chez EY à Hong Kong, au quotidien financier. Selon lui, "il n’est pas difficile d’imaginer que ces acteurs ont des ambitions [...] mondiales". Pour Jamie Dimon, directeur général de JPMorgan Chase, les Batx, comme les Gafa, n'ont qu'une intention: "manger notre déjeuner".

Protection des données, cybersécurité et fonds propres

En France, on dirait qu'ils viennent manger dans leur assiette et en effet, c'est leur ambition. Grâce à ses applications mobiles (QQ ou WeChat), Tencent a atteint en 2018 une valorisation de 2.723 trillions de Hong Kong Dollars (HKD), soit près de 310 milliards d'euros ce qui fait d'elle la douzième plus grande capitalisation boursière mondiale. Alibaba, surnommé l'Amazon chinois, affiche aussi des résultats renversants. Le groupe créé il y a tout juste 20 ans par un professeur d'anglais, Jack Ma, pèse près de 420 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit plus de 370 milliards d'euros.

En obtenant cette licence, les deux groupes deviendront d'ici la fin de l'année, des banques numériques à part entière. Mais pour les groupes financiers traditionnels, il faut que les règles soient les mêmes, notamment en termes de protection des données, de cybersécurité et de fonds propres. La crainte est réelle. AliPay et WeChatPay, les applis de paiement mobile d'Alibaba et Tencent, bénéficient en Chine de la bienveillance des autorités chinoise sur l’utilisation des données.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco