Le train a regagné des voyageurs en 2017, une première en 6 ans

Le train a regagné du terrain en France. Grâce à une fréquentation ferroviaire qui rebondit en 2017 (+7 %), la part du ferroviaire remonte à près de 10 % du trafic intérieur des voyageurs, selon des données diffusées par le régulateur du secteur, l'Arafer. Par contre, la fréquence des retards des TER et TGV est pointée du doigt.

Le train a reconquis des voyageurs l'an passé dans l'Hexagone, une première depuis 2011. "Le net rebond de la fréquentation de passagers dans le mode ferroviaire (hors métros, RER RATP), qui atteint 92,4 milliards de passagers.km en 2017, est une bonne nouvelle qui a permis de casser la tendance baissière observée de 2011 à 2016" commente l'Arafer, le régulateur du secteur des transports dans son bilan 2017 sur le marché français du transport ferroviaire de voyageurs.

"Entre 2016 et 2017, tous les services ferroviaires ont vu leur fréquentation progresser, avec les TGV domestiques en tête (+9,7%), puis les services internationaux (+6,8%), les TER (+5 %), les Intercités (+3,3%) et enfin le Transilien (+1,7%)". Un rebond d'autant plus notable que le transport de voyageurs tous modes ne croît que de 1% sur la même période (+4% pour l’aérien, +0,4% pour le transport en véhicule individuel.

En 2017, les grèves à la SNCF furent moins nombreuses

Selon ce document, plusieurs facteurs expliquent le rebond de la croissance du transport ferroviaire en 2017:

• un nombre de jours d’exploitation perturbés par les mouvements sociaux inférieur à 2016 même si les résultats risquent d'être très différents pour 2018, marquée par une longue grève contre la réforme de la SNCF.

• le développement de l’offre à grande vitesse low-cost OUIGO, soit une augmentation de plus de 30% de l’offre de trains.km sur un an, avec des trains à plus grande capacité d’emport ;

• la mise en service en juillet 2017 des nouvelles LGV (Tours-Bordeaux et Le Mans-Rennes). Elles sont occasionné des gains de temps de parcours significatifs et qui entraînent un regain d’attractivité par rapport aux modes alternatifs comme l’aérien (sur Paris-Bordeaux notamment), ou le mode routier (véhicule individuel, autocars, covoiturage) ;

• le lancement des abonnements « TGVmax » en début d’année 2017, pour améliorer l’attractivité des TGV (hors OUIGO) auprès des moins de 28 ans, clientèle également ciblée par le covoiturage et le transport routier librement organisé par autocar.

Les trains franciliens très en retard aux heures de pointe

Le président de l'autorité de régulation Bernard Roman a également relevé que "la reconquête de la fréquentation s'est effectuée au prix d'un effort sur les tarifs". La recette commerciale perçue par passager-km, qui s'établit à 9,1 centimes d'euro en moyenne en 2017, est restée stable par rapport à 2016 et a baissé de 5% par rapport à 2015.

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Concernant la qualité de service, l'Arafer note que 4% des trains de voyageurs programmés ont été supprimés sur l'année 2017, dont 2,6% "en dernière minute". Le taux moyen de retard de plus de cinq minutes a atteint en moyenne 13%, avec de grandes disparités selon les types de liaisons. Ainsi 12% des TER et 11% des Transiliens ont connu de tels retards. Mais pour les trains de banlieue parisienne, le taux passe à 17% aux heures de pointe...

Le taux de retard des trains (cf infographie ci-dessus) au terminus est également sensiblement plus élevé en Régions PACA (21 %) et Languedoc-Roussillon (19 %) que dans la moyenne des autres Régions. Bretagne, Haute-Normandie et Grand-Est se distinguent en particulier avec les taux de retard les plus faibles (respectivement 5 %, 7 % et 8 %).

Sur les services longue distance, ces retards sont encore plus fréquents. Pour les TGV, le taux de retard à 5 minutes bondit à 24 %. Il est de 25% pour les trains intercités et les liaisons internationales.

Frédéric Bergé