JCDecaux vient de vivre "l'année la plus difficile de son histoire", avec sa première perte nette

JCDecaux a annoncé jeudi avoir vécu en 2020 "l'année la plus difficile de son histoire". Le groupe a en effet enregistré sa première perte nette à hauteur de 604,6 millions d'euros (contre un bénéfice net de 265,5 millions d'euros en 2019), en raison des mesures sanitaires mondiales contre la pandémie de Covid-19 qui ont contraint son activité. Plus précisément, il s'agit du résultat net part du groupe, qui prend notamment en compte des charges de dépréciations. En les excluant, le résultat net part de groupe s'afficherait néanmoins toujours en négatif, à -393,3 millions d'euros (contre 267,3 millions d'euros en 2019). C'est avant tout l'impressionnante chute des revenus qui a provoqué ces pertes.
La situation est d'autant plus amère pour JCDecaux qu'il avait atteint en 2019 ses "meilleurs résultats depuis sa cotation". Mais la diminution des voyages et la fermeture des lieux de transports (aéroports, gares, métros), ainsi que la diminution des audiences dans les villes touchées par les confinements, ont provoqué un effondrement du chiffre d'affaires annuel de 40,6% à 2,3 milliards d'euros.
"Malgré cette forte baisse, notre marge opérationnelle 2020 est restée positive à 141,6 millions d'euros grâce à des ajustements forts et rapides réalisés par nos équipes", a déclaré le président du directoire et codirecteur général Jean-Charles Decaux, cité dans un communiqué.
"Nos efforts ciblés sur la préservation de la trésorerie et les économies de coûts ont permis d'absorber 59% de cette baisse de chiffre d'affaires sans précédent", a-t-il détaillé. A titre de comparaison, cette marge opérationnelle s'élevait à 792,2 millions d'euros en 2019. Elle s'est donc effondrée de 82,1% sur un an.
Pas de plan social
Interrogé jeudi matin sur notre antenne, Jean-Charles Decaux s'est félicité d'une légère baisse de la dette nette du groupe à 1,086 milliard d'euros, grâce au chômage partiel et "sans mesure de plans sociaux". Elle était de 1,125 milliard d'euros un an plus tôt.
Le rebond attendu de l'activité, une fois l'épidémie sous contrôle, sera inégal selon les régions.
"Il y a la vitesse chinoise. Aujourd'hui, nous sommes en croissance à deux chiffres en Chine (hors Hong Kong)", qui représente 20% de l'activité du groupe, a expliqué Jean-Charles Decaux. Mais "ce qui est préoccupant, c'est que l'Europe rebondit plus lentement parce que nous sommes en retard dans la vaccination."
"En raison de la poursuite et du renforcement des restrictions de mobilité" introduites dans certains grands pays, le groupe ne prévoit pas dès 2021 de retour à l'activité de 2019.
Le géant français de l'affichage publicitaire anticipe ainsi encore une baisse à données constantes de 40% de son chiffre d'affaires au premier trimestre 2021, notamment en Europe et malgré un fort rebond en Chine continentale. Le groupe a décidé de ne verser aucun dividende en 2021 pour la deuxième année consécutive.