Salon de l'agriculture: la FNSEA demande à Macron d'entendre "ce que les paysans ont à lui dire"

"Tout ce qui se passe ici doit commencer par des réponses aux questions que nous posons depuis des semaines". Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau a pris la parole en direct de la Porte de Versailles, lieu où se déroulera le salon de l'agriculture demain.
Arnaud Rousseau assure qu'il faut qu'Emmanuel Macron "entende ce que les paysans ont à lui dire". Visiblement pas satisfait des multiples annonces de l'Élysée depuis le début de la crise: renoncement à la hausse de la taxe sur le GNR, la mise en place de "10 mesures de simplifications immédiates, un renforcement des contrôles sur les distributeurs qui contournent la loi Egalim...
"Green deal décroissant"
Emmanuel Macron annoncera demain une "méthode pour sortir de la crise" du secteur, a déclaré l'Élysée à BFMTV. S'il ne tiendra finalement pas de grand débat au Salon de l'agriculture, le chef de l'État ira "au contact des agriculteurs le temps qu'il faudra" a précisé son entourage.
Pas suffisant pour convaincre Arnaud Rousseau qui estime que les attentes des agriculteurs n'ont pas été assez prises en compte. "Qu'est-ce qu'on fait en Europe avec le Green deal décroissant? Nous n'en voulons pas", s'est-il insurgé avant de reprendre: Qu'est-ce qu'on fait avec notre vision de la production? Nous sommes fiers de produire l'une des alimentations les plus sûres au monde pour nos compatriotes" D'aucuns pourraient y voir un pic envoyé à l'Ukraine, qui est accusée par plusieurs syndicats agricoles d'inonder l'Europe de ses produits bénéficiant de règles environnementales et de standards moins stricts.
"Goutte d'eau"
"Qu'est-ce qu'on fait avec nos jachères, nos prairies, nos élevages, a-t-il énuméré. Ces réponses, il nous les faut." Le président de la FNSEA a appelé à continuer la mobilisation. "Notre responsabilité est de trouver un chemin, sans complaisance", a-t-il martelé.
Sur la participation des Soulèvements de la Terre au débat qui était initialement prévu, le président de la FNSEA s'est montré intraitable. "C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a-t-il soufflé. Il a affirmé que la FNSEA ne discutera "jamais avec des gens qui sont là pour détruire nos biens" et "qui jettent des cocktails Molotov".
Le volt-face de la présidence, qui avait finalement indiqué que le collectif écologiste n'était pas invité et que l'annonce avait été une erreur, n'a visiblement pas calmé les ardeurs d'Arnaud Rousseau.