Réindustrialisation: un peu plus de créations d'usines que de fermetures en France au 1er trimestre

Selon Trendeo, 33 ouvertures de sites industriels ont été annoncées en France sur les trois premiers mois de l'année, contre 25 fermetures.

Lentement mais sûrement, le mouvement de réindustrialisation de l'économie française se poursuit. Au premier trimestre 2023, 33 usines ont vu le jour dans l'Hexagone, tandis que 25 ont fermé, selon Trendeo. Soit un solde positif légèrement positif de 8 créations nettes d'unités de production qui confirme la tendance observée ces dernières années.

Sur l'ensemble de 2022, Trendeo avait en effet recensé 150 nouveaux sites industriels sur le territoire contre 70 fermetures.

Nouvelle usine Clarins près de Troyes, fermeture du site Buitoni dans le Nord...

Au cours des trois premiers mois de 2023, le plus gros projet est signé Clarins, le groupe de cosmétique ayant décidé d'investir 135 millions d'euros pour installer sa nouvelle usine près de Troyes, avec une ouverture prévue en septembre 2024.

A l'inverse, la fermeture la plus importante est celle du site de thérapies cellulaires de Novartis aux Ulis (Essonne), lauréate du plan France relance. Le groupe pharmaceutique suisse qui y emploie plus de 200 personnes cherche un repreneur.

Parmi les annonces de fermetures recensées en ce début d'année figure également celle de l'usine Buitoni de Caudry (Nord) par le groupe Nestlé, un an après le scandale des pizzas qui a entraîné le décès de deux enfants. Le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, a là aussi demandé au groupe agroalimentaire de trouver un repreneur.

Plus de 10.000 créations nettes d'emplois

L'emploi dans l'industrie se porte aussi de mieux en mieux. 12.581 emplois ont été créés et 2645 supprimés au premier trimestre, soit un solde de 10.206 créations nettes.

Spécialiste des produits photovoltaïques, l'entreprise Carbon est celle qui a annoncé le plus grand nombre de créations d'emplois alors que 3000 postes doivent voir le jour dans sa gigafactory de Fos-sur-Mer (Bouche-du-Rhône). La jeune société lyonnaise prévoit d'y investir 1,5 milliard d'euros et se fixe un objectif de production de 12 millions de panneaux photovoltaïques par an.

Mauvaise nouvelle en revanche dans le secteur dans le secteur des télécoms alors que Nokia a annoncé en début d'année la fermeture le mois prochain de sa filiale Radio Frequency Systems entraînant le licenciement de 165 salariés à Paris et Lanion (Côtes-d'Armor).

30 levées de fonds

Le secteur industriel s'est aussi renforcé sur les trois premiers mois de l'année avec 30 levées de fonds recensées, pour un total de 319 millions d'euros. L'opération la plus importante (100 millios d'euros) a été réalisée par Pasqal qui développe des processeurs quantiques.

La jeune pousse, qui compte le prix Nobel de physique 2022 Alain Aspect parmi ses cofondateurs, devance Exotrail, start-up basée à Toulouse et Palaiseau qui commercialise des moteurs pour satellites de petites tailles dits nanosatellites. Elle vient de finaliser une levée de fonds de 54 millions d'euros pour accompagner sa croissance.

Alexandre Paget et Paul Louis