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Rapatriements Covid: comment le partenariat entre Air France et l’Etat a permis de réduire la facture

Air France.

Air France. - Jacques Demarthon - AFP

Dans son rapport annuel, la Cour des comptes salue le partenariat entre la compagnie nationale et l'Etat. Lequel a permis de rapatrier des milliers de Français de l'étranger via des "opérations efficaces au coût maîtrisé".

Une opération d’envergure. Il y a un an, à l’aube du premier confinement, Emmanuel Macron annonçait un plan d’aide au retour des Français se trouvant à l’étranger. Au total, près de 370.000 d’entre eux sont revenus dans l’Hexagone, dont 127.005 par leurs propres moyens. Les 243.000 autres ont pu bénéficier de vols commerciaux spéciaux programmés et pris en charge par Air France et Transavia, de vols directement affrétés par le gouvernement français ou ceux d’autres Etats membres de l’UE ou de bateaux de croisière.

Dans son rapport annuel paru ce jeudi, la Cour des comptes se félicite du partenariat noué entre Air France et l’Etat qui a permis des "opérations efficaces au coût maîtrisé". "L’engagement d’Air France a eu pour conséquence de limiter à 48 le nombre des vols affrétés par l’État, alors que 260 vols ont été affrétés par le gouvernement allemand et 186 par celui du Royaume- Uni", soulignent les Sages.

Résultat, le faible nombre des affrètements a permis de limiter le coût des opérations, à 21,1 millions d’euros pour la France, contre 93 millions d’euros en Allemagne et 45,2 millions d’euros au Royaume-Uni. Après remboursements dus par l’UE via le mécanisme de protection civile de l’Union, (MPCU) le coût net du rapatriement des 243.000 Français aidés est estimé à 8,5 millions d’euros, soit 35 euros par Français.

"Efforts considérables"

La Cour assure qu’Air France "a déployé des efforts considérables pour répondre aux demandes du ministère des Affaires étrangères, alors que les vols commerciaux spéciaux qu’elle accepte d’organiser lui créent des sujétions lourdes". D’abord, les avions partent vides de Paris. Ensuite, la compagnie nationale ne peut commercialiser elle-même ses places, la liste de passagers à embarquer étant établie par les services diplomatiques et consulaires français dans les pays concernés.

En outre, les algorithmes d’optimisation tarifaire ont bien entendu été "mis de côté afin que soient appliqués les tarifs pratiqués dans le cas d’opérations de secours". Enfin, "l’exigence d’une distance d’au moins un mètre entre deux passagers" à partir du 11 mai a "réduit mécaniquement les possibilités de remplissage des cabines".

Pour autant, Air France "était très attentive avant d’accepter d’organiser un vol commercial spécial, aux flux ce trésorerie entrants et sortants. Elle estime que les recettes tirées de ces opérations ont permis de couvrir tous ses coûts directs variables et 64% des autres coûts", note la Cour.

Pas d'équivalent en Allemagne et au Royaume-Uni

Au total, les vols de retour opérés par Air France ou sa filiale Transavia auront représenté près de 60% des vols de rapatriement de citoyens français. "Au Royaume-Uni et en Allemagne, aucune compagnie n’a accepté une coopération avec les pouvoirs publics aussi étroite que celle d’Air France avec le ministère des Affaires étrangères", se félicitent les Sages de la rue Cambon.

Ils justifient cette attitude de la compagnie par "une culture d’entreprise marquée par son histoire de compagnie nationale", "la volonté de contenir les coûts entraînés par l’activité partielle des personnels et l’immobilisation des avions" et "le choix d’investir dans l’image internationale d’Air France".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco