Rachat de Go Sport: Intersport remporte la mise

Logo d'un magasin Go Sport à Lanester, près de Lorient, le 18 avril 2023 - Damien MEYER © 2019 AFP
Le tribunal de commerce de Grenoble a rendu son jugement ce vendredi 28 avril en faveur du rachat du groupe d’articles de sport Go Sport par Intersport.
En redressement judiciaire depuis janvier, le groupe d'articles de sport de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon a été racheté pour un prix de cession global d'un peu plus de 35 millions d'euros, selon le jugement consulté par BFM Business.
Intersport France vise la reprise de 72 magasins, 1.446 salariés sur les 1.574 des magasins, et 185 salariés du siège (Groupe Go Sport), soit 90% des emplois.
Le ministre de l'Industrie Roland Lescure estime qu'il s'agit d'une "bonne nouvelle" mais donne "priorité" à l'accompagnement des salariés non repris".
Vingtaine d'offres
"Nous nous réjouissons de cette décision et de cette issue favorable pour l’avenir de Go Sport et de ses salariés", a commenté dans un communiqué le propriétaire actuel, le groupe Hermione People Brand (HPB), une société de l'empire Ohayon qui avait renoncé dans la dernière ligne droite à présenter un plan de continuation.
Christophe Lavalle, délégué Force ouvrière et membre du CSE de Go Sport, a expliqué de son côté à l'AFP ressentir la "satisfaction d’avoir échappé aux griffes d’un actionnaire incompétent et malfaisant, HPB", et celle de "pouvoir sauver 90% des emplois de Go Sport au profit d’une société française en plein développement".
Parmi la vingtaine d'offres de reprise reçues par le tribunal dans le cadre d'un plan de cession, celle d'Intersport en joint-venture avec une société qatari, Al-Mana avait émergée aux côtés de celle de son concurrent britannique Frasers-Sports Direct.
"Deux offres très sérieuses", avec "une casse sociale limitée", estimait alors Christophe Lavalle, délégué Force ouvrière et membre du CSE de Go Sport, qui donne priorité à "la préservation du maximum des salariés".
"Go Sport nous ressemble, avec pour ADN la randonnée, le ski, le vélo... et des profils de collaborateurs similaires", avait expliqué le PDG d'Intersport Jacky Rihouet à l'AFP en mars dernier. "Et nous avons une complémentarité géographique: là où Intersport est faible, Paris et la région parisienne, Go Sport a un maillage fort. Et Go Sport est plutôt absent des zones, en province, où on est très forts."
"Critères sociaux"
Dans un jugement obtenu par BFM Business, le tribunal a estimé que l'offre d'Intersport proposait davantage de garanties "au regard des critères sociaux", car le groupe "comporte un nombre de salariés plus importants", "un engagement d’abondement au PSE [Plan de Sauvegarde de l'emploi]" conséquent et "des propositions de reclassement pour les salariés non repris".
"En terme de pérennité de l’activité, le Tribunal prend acte, qu’à la barre le représentant de la société Sports Direct a plusieurs fois indiqué d’une part qu’il ne pouvait apporter aucune garantie sur le maintien de l’emploi dans les 2 ans, et d’autre part que la marque Go Sport n’avait aucun avenir", ajoute le document.
La différence en termes de prix de rachat proposé a également joué dans la décision, les administrateurs judiciaires notant "un écart substantiel de 24 millions d’euros entre les deux propositions".
Le tribunal a ainsi suivi "l'avis unanime du parquet, des créanciers et des salariés", note dans un communiqué repris par l'AFP le procureur adjoint François Touret de Coucy.