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Production de miel: les apiculteurs français craignent la réautorisation d'un pesticide "tueur d'abeilles"

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L'Assemblée nationale pourrait décider d'annuler l'interdiction d'un néonicotinoïde "tueur d'abeilles" dans un contexte où la production de miel a déjà chuté en 2024 pour des raisons météorologiques.

Une profession en crise. 2024 a été une année très compliquée pour les apiculteurs français. La production de miel a chuté de 40 à 60% sur le territoire en raison des mauvaises conditions climatiques. Plus largement, la production nationale est passée de d'environ 32.000 tonnes par an en 1995 à un nombre compris entre 12.000 et 14.000 tonnes en 2022 selon l'Union des apiculteurs français (Unaf).

Dans ce contexte, les professionnels réunis pour un concours du meilleur miel de France ont exprimé leurs inquiétudes vis-à-vis de la potentielle réautorisation d'un néonicotinoïde, l'acétamipride, étudiée en ce moment à l'Assemblée nationale.

"Très décevant"

Interdit depuis 2018, ce pesticide, connu pour être un tueur d'abeilles, a été réintroduit par le Sénat fin janvier après une proposition de loi déposée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (Union centriste). Les deux parlementaires ont repris une revendication de longue date des syndicats agricoles majoritaires, la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale.

"C'est quand même très décevant pour les apiculteurs, souligne Christians Pons, président de l'Unaf auprès de BFMTV. Il est autorisé dans d'autres pays européens". Et d'ajouter: "Ce que nous réclamons à nos dirigeants et nos élus, c'est de faire évoluer la législation européenne".

36 médailles d'or

Même son de cloche pour le chef étoilé Olivier Roellinger, présent comme juré lors du concours.

"On défend vraiment l'environnement, pousse-t-il. Il n'y a pas besoin d'un mouvement. L'ensemble des apiculteurs sont de véritables sentinelles. En tuant les abeilles, on tue vraiment l'agriculture."

Note plus positive, 36 médailles d'or ont été distribuées à l'issue du concours. Plus de 300 miels différents étaient jugés par des professionnels de l'apiculture ou des chefs étoilés. Acacia, châtaignier ou encore lavande: il y en avait pour tous les goûts.

Théodore Laurent