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Près de 70% des licenciements pour faute grave découlent d'un abandon de poste, selon la Dares

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Au 1er semestre 2022, environ 70 % des licenciements pour faute grave ou lourde dans le secteur privé étaient motivés par un abandon de poste, selon une étude de la Dares publiée ce mercredi.

Sept licenciements pour faute grave sur dix sont justifiés par un abandon de poste. C'est ce que montre une étude de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), publiée ce mercredi, portant sur un échantillon d'entreprises ayant procédé à ce type de licenciement au premier semestre 2022.

"Au 1er semestre 2022, 173.000 contrats de travail du secteur privé sont rompus suite à un licenciement pour faute grave ou lourde", indique le document de la Dares. "71 % sont justifiés par un abandon de poste", ajoute-t-elle. Il s'agit du "premier motif devant ceux de nature disciplinaire", qui représentent 27% des licenciements pour faute grave.

Dans la très grande majorité des cas (94%), il s'agit d'abandons de poste définitifs, et d'abandons de poste temporaires dans de plus rares cas (6%). Au total, 123.000 abandons de poste ont donné lieu à licenciement pour faute grave ou lourde au premier semestre 2022, dont 116.000 concernaient des CDI, selon la Dares.

Plus d'abandons dans le commerce, le transport et l'entreposage

Dans le détail, c'est dans le commerce, le transport et l'entreposage que les salariés abandonnent le plus souvent leur CDI. Les abandons de poste y représentent 18 % des ruptures involontaires de CDI et 7 % des fins de CDI. Ils se font à l'inverse plus rares dans l’industrie et la construction (4 % des fins de CDI dans ces secteurs).

Parmi les salariés qui abandonnent leur CDI, 37 % accèdent au moins une fois à un nouvel emploi dans les trois mois qui suivent. Près d'un tiers (30%) parmi eux retrouvent un CDI, une proportion identique à celle observée pour les salariés mettant fin à leur CDI par une rupture conventionnelle.

Ces derniers sont eux aussi potentiellement éligibles à l’assurance chômage. En revanche, les démissionnaires, qui ne le sont pas, sont nettement plus nombreux en proportion à retrouver un CDI (69 %). Enfin, 43 % des individus abandonnant leur CDI ouvrent des droits à l’assurance chômage dans les trois mois, révèle la Dares.

Marius Bocquet