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Place du Marché (ex-Toupargel) ne trouve pas de repreneur, 1600 emplois menacés

En redressement judiciaire, l'entreprise spécialisée dans la livraison à de produits surgelés n'a pas trouvé de repreneur. Une audience devrait acter sa liquidation judiciaire le 11 janvier.

Les camions Toupargel pourraient bien s'arrêter définitivement de rouler. L'audience qui s'est tenue ce mardi matin au tribunal de commerce de Lyon a acté le fait que le groupe Place du Marché (ex-Toupargel), spécialisé dans la livraison à domicile de produits surgelés, n'avait pas retrouvé de repreneur.

Il s’agissait d’une audience intermédiaire. Une autre audience, fixée au 11 janvier, devrait acter la liquidation judiciaire de l'entreprise, placée en redressement judiciaire depuis novembre 2022. Au total, 1600 salariés risquent de se retrouver au chômage, 1900 en comptant les entreprises annexes à Toupargel.

La direction a déjà demandé à ses salariés volontaires d'informer les clients que l'entreprise allait fermer ses portes. Dans les faits, il pourrait toujours y avoir un repreneur d'ici le 11 janvier, mais la direction n'y croit plus, tout comme les salariés.

David Glevarec, livreur chez Toupargel depuis 31 ans, décrit "un sentiment de gâchis".

130.000 clients manquants

"On laisse 280.000 clients sur le carreau", regrette ce salarié, éprouvant de la "frustration". Eric Flanbard, également livreur, redoute les semaines à venir. "J'ai 56 ans et je suis en Normandie, dans la Manche. Ce n'est pas ce qu'il y aura de plus facile à retrouver", craint ce délégué syndical Force ouvrière (FO) chez Toupargel.

Un groupe lyonnais semblait intéressé par la reprise, mais s'est finalement retiré. Il s'agissait de Tazita, enseigne de distribution implantée dans la région Rhône-Alpes. "Il y a un stress permanent. On a appris ça la veille du jour de l'an et pour les salariés c'est un coup de massue", pour Françoise Charentus, déléguée syndicale FO chez Toupargel.

L'entreprise affirme que la crise sanitaire puis la vague d'inflation ont fragilisé le groupe. Mais pour Frédéric Coat, représentant syndical FO, ce n'est pas le seul problème. "On n'avait plus assez de clients pour faire un maximum de commandes. De fait le chiffre d'affaires a baissé de mois en mois, d'année en année", explique-t-il.

D'après l'entreprise, il lui manque 130.000 clients pour équilibrer son budget.

Pierre Barbin, Anne-Sophie Warmont avec Marius Bocquet