Orpea: Laurent Guillot assure que l'entreprise est "sauvée"

Orpéa va survivre. C'est en substance le discours qu'a tenu Laurent Guillot sur le plateau de BFM Business ce lundi soir. Alors que l'action de l'entreprise plonge en bourse depuis plusieurs semaines, le directeur général du groupe a déclaré que les actionnaires "ont, comme l'entreprise et les résidents, été volés et victimes de la précédente direction générale. "Ils ont déjà tout perdu", a-t-il déploré en évoquant le plan de refondation qui va entraîner une dilution massive des actions en transformant de la dette en capitale.
Ni une nationalisation ni une OPA
Selon Laurent Guillot, l'entreprise a trouvé la meilleure solution en obtenant l'entrée au capitale de la Caisse des dépôts et des deux mutuelles CSP Assurances et MAIF. "Il y aura du recours, du contentieux comme dans toutes les restructurations financières de cette ampleur [...] mais ils ne seront pas une difficulté pour l’entreprise", a-t-il insisté.
En revanche, le dirigeant a rappelé que la récente opération n'était ni une nationalisation ni une forme d'OPA alors que la Caisse des dépôts possèdera un peu moins de 30% du capital tandis que les mutuelles s'en partageront 22%: "Le groupement prend le contrôle mais il n’y a pas un acteur qui prend le contrôle individuel [...] Le conseil d’administration va être en partie remodelé et inclure des administrateurs qui viennent de la Caisse des dépôts et des deux mutuelles."
"En novembre, nous avions un sujet de liquidité au mois de février. Nous avons déjà trouvé un accord avec une partie des banques qui nous permet de passer le mois de juin, voire de juillet."
Une dette soutenable à l'horizon 2025
Le directeur général estime que "l'entreprise est sauvée" désormais: "La dette sera d’environ 5 ou 6 milliards d’euros à l’horizon 2025 et elle sera tout à fait soutenable. On aura des ratios qui seront comparables à ceux de nos collègues dans le secteur et on aura remis l’entreprise dans une position pour rembourser ce qui doit l’être." Pour ce faire, le groupe prévoit d'alléger son bilan en remettant "le centre de l'activité sur le soin et l'accompagnement." Sur le plan géographique, Orpea va se recentrer sur la France mais aussi l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas.
"L’administration fait des contrôles locaux mais il n’y a pas de contrôle au niveau de la holding et pas de contrôle financier, a justifié Laurent Guillot. Il y a eu des malversations financières des dirigeants, des dysfonctionnements de l’entreprise et une expansion internationale et immobilière excessive et sans contrôle [...] C’était le modèle tel qu’il était, c’était une foncière avec une activité annexe pour payer les loyers."
Signe de la volonté de "refonder" le groupe, Laurent Guillot a indiqué que l'entreprise avait embauché 800 personnes par mois depuis la rentrée de septembre et revendiquait un taux d'encadrement en progression de 10% entre janvier 2022 et 2023. "On commence à travailler sur les valeurs de l’entreprise, ce qui nous fait travailler ensemble, ce qui nous rassemble dans cette entreprise, a-t-il déclaré. Dans le même temps, nous travaillons sur notre raison d’être. Ensuite, on va réfléchir au nom et voir comment transiter vers une société à mission."