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Orpea: "Des priorités financières pas compatibles avec le monde des Ehpad" selon la CDC

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Dans Le Parisien, Laure de la Bretèche, directrice déléguée des politiques sociales de la CDC, qui va prendre le contrôle d'Orpea, donne des pistes sur l'avenir du géant des Ehpad.

Orpea, le groupe de maisons de retraite dans la tourmente depuis plus d'un an, passe sous le contrôle de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Un accord, trouvé mercredi, prévoit d'effacer 3,8 milliards d'euros de dettes du groupe sur un total de 9,5 milliards, en les convertissant en capital. Il prévoit également que des investisseurs apportent 1,55 milliard d'euros d'argent frais au groupe, présent dans 22 pays et qui gère 350 établissements en France.

Sans cette opération, "l’entreprise était menacée de faillite donc il n’est pas illogique que l’État s’intéresse à son avenir. Cette prise de contrôle s’inscrit aussi dans une stratégie de long terme de la Caisse des dépôts, indépendante de l’État, pour qui le secteur du vieillissement est un des axes stratégiques" explique au Parisien Laure de la Bretèche, directrice déléguée des politiques sociales de la CDC.

"Accepter l’investissement de long terme"

Désormais, Orpea va repartir d'une page quasiment blanche. "L’affaire Orpea a montré que certaines dérives et certaines priorités financières n’étaient pas compatibles avec le monde des Ehpad. Il faut accepter l’investissement de long terme, que la priorité soit donnée à la qualité des soins et à la prise en charge des personnes âgées" poursuit-elle.

"Aujourd’hui, il s’agit non pas simplement de répondre à ces dérives mais de restaurer l’essentiel de ce que doit être la mission d’une maison de retraite médicalisée pour personnes âgées: les accueillir au moment délicat de la fin de vie, leur assurer une prise en charge adaptée à leur pathologie, les accompagner face au risque de dénutrition, avoir une attention particulière sur le plaisir de manger" explique la responsable.

Tourner la page du scandale et des dysfonctionnements est bien la priorité de la CDC mais cela ne se fera pas en un claquement de doigt. "L’entreprise avait été très abîmée par l’équipe précédente et il est évident qu’il faut du temps, tout ne peut être réalisé aujourd’hui. Nous allons nous appuyer sur ce qui a été réalisé (par la nouvelle équipe dirigeante, NDLR) et la Caisse aura une ambition très forte pour le redressement Orpea".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business