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"On en parle mais il ne se passe pas grand chose": Shein est devenu le premier vendeur de vêtements en France, l'industrie textile demande à l'Etat de le freiner

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Olivier Ducatillion, président de l'Union des Industries Textiles, appelle l'État à imposer des frais ou des taxes sur les colis acheminant des produits vendus par les géants de la "fast-fashion".

La colère monte encore contre les géants de la "fast-fashion". "Avec ce qui se passe avec Shein et Temu, c'est tout le commerce français, dans tous les secteurs, qui est en danger", estime Olivier Ducatillion, président de l'Union des Industries Textiles (UIT) et membre du comité exécutif de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), sur BFM Business.

"Ces entreprises pratiquent des prix avec lesquels on ne peut pas lutter. On applique des lois pour les producteurs en France et les importateurs font ce qu'ils veulent", regrette Olivier Ducatillion, en charge du "Made in France" au sein de la CPME.

L'entreprise chinoise Shein, qui propose des prix cassés, est devenue l'an passé l'enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus en 2024. La déferlante pourrait encore grossir dans les prochaines semaines alors que ces détaillants chinois sont pénalisés par la hausse des taxes aux États-Unis, et se reportent donc sur l'Europe.

Taxer les colis

"Il est temps de réagir au niveau législatif. On en parle depuis longtemps, mais il ne se passe pas grand chose", considère Olivier Ducatillion, appelant notamment à imposer des frais ou des taxes sur les colis concernés, comme l'avait suggéré le précédent gouvernement dirigé par François Bayrou.

Sa chute rend le projet incertain, alors qu'une proposition de taxe est à l'étude au niveau européen.

La Commission européenne a ouvert en février une enquête contre Shein, soupçonnée de lutter insuffisamment contre la vente de produits illégaux, non respectueux des normes européennes.

Les importations de textile à bas prix ont nettement augmenté ces dernières années, alimentant une explosion des arrivées de colis en Europe. L'an passé, 4,6 milliards de colis d'une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde, à 91% en provenance de Chine. C'est trois fois plus qu'en 2022.

P.L