"2 euros c'est une blague": le patron de Carrefour rêve d'une taxe "à la Trump" de "100% de la valeur" sur les colis Shein et Temu

Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, prononce un discours lors de l'assemblée générale de Carrefour, à Massy, près de Paris, le 28 mai 2025. - AFP
Pour le patron de Carrefour, le projet de taxe européenne sur les colis chinois est une "blague". Face un afflux toujours plus grand de colis de faible valeur venus de Chine, notamment via les plateformes Shein et Temu, la Commission européenne souhaite imposer des frais de 2 euros sur chaque petit colis entrant en Europe. Quelque 4,6 milliards d'envois d'une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, dont 91% depuis la Chine, soit plus de 145 chaque seconde.
"Deux euros, sur des colis comme ça, c'est une blague", a réagi ce mercredi matin le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, sur RTL.
"Il faut qu'on s'en occupe parce que, si ça continue, c'est l'ensemble du secteur du commerce et de la distribution qui va disparaître", a estimé Alexandre Bompard, également président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).
Le patron de Carrefour appelle à "tout contrôler" pour freiner l'arrivée de ces petits colis chinois. "On a des dizaines de corps de contrôle, des dizaines d'administrations. Mobilisons-les pendant trois mois, arrêtons d'embêter les petites PME", a-t-il poursuivi. "Contrôlons, rendons-leur la vie difficile", a-t-il affirmé.
"Pas en 2027" mais "demain"
Par ailleurs, Alexandre Bompard plaide pour une taxe plus lourde "à la Trump".
"Faisons une taxe, pardon, Dieu sait que je ne suis pas un aficionados, 'à la Trump', [s'élevant à] 100% de la valeur des colis", a avancé le PDG du groupe Carrefour, pour qui "le prix bas à tout prix" a "une limite". "Si ce prix c'est la disparition des fabricants de jouets, des acteurs du textile, du petit commerce, des acteurs de la distribution spécialisée, la facture écologique qui est dingue […], on ne peut pas payer ce prix-là. Ce prix est trop élevé, et donc il faut agir", a-t-il avancé.
Alexandre Bompard appelle à agir rapidement. "Pas l'année prochaine, pas en 2027, demain, parce que c'est chaque jour qu'il y a des acteurs du commerce et de la distribution qui disparaissent", a-t-il martelé.