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"On devrait dresser des statues à Pinault et Niel plutôt que de leur prendre 2%": le patron de Bpifrance tire à boulets rouges contre la taxe Zucman, un "délire communiste"

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Invité sur RMC, le directeur général de la banque publique d'investissement Bpifrance a critiqué l'idée d'imposer une taxe Zucman en France, regrettant un "truc absurde".

Le patron de la banque publique d'investissement Bpifrance a déploré une "histoire de jalousie à la française" au sujet de la "taxe Zucman" au cœur des débats politiques. Interrogé sur RMC ce mercredi matin, Nicolas Dufourcq a critiqué avec virulence l'idée d'imposer une telle taxe en France, évoquant un "truc absurde".

Nicolas Dufourcq a estimé que la taxe Zucman, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas". Mais "ça panique les entrepreneurs: ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a déclaré le directeur général de Bpifrance.

Les Experts : Taxe Zucman, la colère des patrons - 15/09
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Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier [en actions, ndlr] leurs 2%", Nicolas Dufourcq a observé: "c'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier". "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute [Kering, ndlr], 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?", a-t-il poursuivi.

"Hystériser le débat" politique

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune", a avancé le patron de Bpifrance. Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a ainsi estimé Nicolas Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel.

"C'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues", a-t-il ajouté. "Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restos" pour se les faire rembourser, selon lui.

J. Br. avec AFP