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Les TPE ont souffert en 2020 sauf les commerces alimentaires et les pharmacies

Plus d’une TPE sur trois ne compte qu’un seul salarié.

Plus d’une TPE sur trois ne compte qu’un seul salarié. - Jean Sebastien Evrard- AFP

Selon l'Observatoire de la Fédération des Centres de Gestion Agréés, seulement deux secteurs sur douze ont enregistré l'an passé un chiffre d'affaires en hausse.

On le sait, de nombreuses petites entreprises ont connu un brutal coup d'arrêt en 2020, globalement, l’activité des TPE françaises du commerce, de l’artisanat et des services a chuté de 9%, "un repli sans précédent", note la FCGA, la Fédération des Centres de Gestion Agréés.

Ce repli masque évidemment de fortes disparités que la Fédération a voulu détailler dans un Observatoire* des "tops et des flops". Peu de secteurs ont échappé à la récession puisque seulement 2 sur 12 seulement affichent un chiffre d'affaires en hausse l'an passé.

  • Le commerce alimentaire: +3,4% (contre +2,6% en 2019). Cinq des neuf professions que compte le secteur enregistrent une activité en hausse: l’alimentation générale (+13,3%), la boucherie-charcuterie (+9,7%), la poissonnerie artisanale (+7,2%), les détaillants en fruits et légumes (+5,4%) et la crémerie-fromagerie (+4,4%).
  • Les métiers de la santé: +1,8% (contre +1%). "Le taux positif dissimule en réalité une croissance en trompe-l’œil du secteur: la pharmacie d’officine profite d’une hausse d’activité "mécanique" de son chiffre d’affaires (+1,8%) tandis que celui des opticiens s’effondre (-11,8%)", peut-on lire.

-24% de chiffre d'affaires pour les hôtels-restaurants

Pour le reste, les replis sont très sévères pour les secteurs fermés administrativement, mais pas seulement. Des secteurs comme l'équipement de la maison ou l'artisanat du bâtiment ont aussi souffert en 2020:

  • Les cafés, hôtels et restaurants: -20,9% (contre +1,2% en 2019) Les hôtels-restaurants sont les plus atteints (-24%), suivis de près par les restaurants (-22,7%) tandis que les cafés ferment la marche avec un chiffre d’affaires en baisse de 16,6%.
  • La beauté-esthétique : -18,1% (contre +0,3% en 2019)
  • L’équipement de la personne : -16,3% (contre -0,1% en 2019)
  • Les transports : -10,9% (contre +0,4% en 2019)
  • La vente et la réparation auto : -9,7% (contre -0,6% en 2019)
  • Les services : -7,1% (contre +0,4% en 2019)
  • L’artisanat du bâtiment : -6,9% (contre -0,5% en 2019)
  • L’équipement de la maison : -6,9% (contre +0,5% en 2019)
  • La culture et les loisirs : -2,2% (contre +2,2% en 2019)
  • Les entreprises de parcs et jardins : -0,8% (contre +2,3% en 2019)

Au-delà des branches professionnelles, l'Observatoire se penche également sur les métiers qui ont affiché de fortes croissance de leur activité malgré la crise.

Les métiers de bouche ont eu le vent en poupe

Les gérants ou salariés de petites surfaces alimentaires généralistes, épiceries et autres supérettes sont les gagnants de l'année avec une activité en hausse de 13,3%.

Suivent les bouchers-charcutiers (+9,7%): ils sont 75% à avoir vu leur chiffre d'affaires progresser. Selon la Confédération française de la boucherie-charcuterie-traiteur, 93% des boucheries artisanales ont vu apparaître une nouvelle clientèle, âgée entre 35 et 50 ans.

Même tendance pour les poissonniers (+7,2%). "Portés par la vague de la proximité, les 3500 artisans poissonniers que compte l’Hexagone ont, eux aussi, bénéficié du retour massif des consommateurs dans les commerces alimentaires traditionnels. Ce sont surtout les poissonniers installés dans les grandes villes et les communes de taille moyenne qui raflent la mise", peut-on lire.

Du côté des flops, sans surprise, les professions de l'hôtellerie-restaurarion affichent le plus fort repli (-24%) suivi et c'est plus surprenant par les métiers de la maroquinerie dont l'activité chute de 23%. "Ils enregistrent la plus forte baisse d’activité de l’Équipement de la personne (-16,3% en moyenne)".

Déjà affaiblis par la banalisation de la photo numérique via les smartphones et la concurrence des sites spécialisés, les prestataires de services photographiques ont été lourdement impactés par la pandémie de Covid-19 (-22,9%).

* Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l'ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d'affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d'activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d'affaires d'un échantillon constant de 20.000 petites entreprises de l'artisanat, du commerce et des services. L'évolution des activités est pondérée par le nombre d'entreprises recensées par l'INSEE dans chaque secteur considéré.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business