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Les PGE, un coût modéré pour l’Etat

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Entre les pertes liées à des entreprises qui feraient défaut et les recettes issues des primes de garantie, le coût net des PGE pour l'Etat est estimé à 1,4 milliard d'euros, selon la direction générale du Trésor.

Déployés en mars 2020 au début de la pandémie de Covid-19, les prêts garantis par l’Etat (PGE) ont largement trouvé leur public. A fin 2021, 145 milliards d’euros de prêts avaient été octroyés à plus de 700.000 entreprises, selon une nouvelle note d’analyse de la Direction générale du Trésor parue ce jeudi.

Pour que les banques conservent une part du risque et n’accordent pas ces prêts à l’aveugle, la garantie de l’Etat a été fixée entre 70 et 90% du montant, selon la taille de l’entreprise bénéficiaire. Bien entendu, cette précaution n’écarte pas totalement le risque de défaut, mais il l’amoindrit.

Si 5% des entreprises estiment qu’elles auront des difficultés à rembourser leur PGE, la Banque de France table plutôt sur un taux de perte brut de 3,1%, soit un coût de 4,6 milliards d’euros pour l’Etat, sur la base d’un encours total final de 150 milliards d’euros.

Mais les PGE génèrent aussi des recettes pour les finances publiques via les primes de garanties versées par les banques à l’Etat et fixées selon la taille de l’entreprise et la durée du prêt. Celles-ci devraient rapporter 3,2 milliards d’euros. Au final, la perte nette liée aux PGE est donc estimée à 1,4 milliard d’euros (4,6 -3,2) pour l’Etat.

Modalités de remboursement assouplies

Si les difficultés à rembourser les PGE restent faibles, les modalités de remboursement ont tout de même été assouplies pour les entreprises dont la trésorerie est particulièrement dégradée. "Le gouvernement a ainsi décidé de permettre des étalements de PGE au-delà de la durée maximale de vie du prêt de 6 ans (…)", rappelle le Trésor.

Les TPE-PME peuvent pour leur part bénéficier d’une procédure spécifique qui leur permettra d’étaler leur PGE sur une "durée pouvant aller jusqu’à dix ans, et dans certains cas, de bénéficier d’un différé supplémentaire de six mois avant le paiement des premières échéances".

Fin 2021, 11% des PGE avaient été totalement remboursés dès la première année, tandis que 72% ont été étalés sur 5 ans. Plus de la moitié des prêts (57%) ont par ailleurs été différés d’une année supplémentaire.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco