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Les Français ne veulent pas travailler? Leclerc répond à Macron et pointe la responsabilité de la faiblesse du salaire net

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Michel-Édouard Leclerc préconise d'élargir le vivier des cotisations sociales en y incluant les robots et les applications qui remplacent le travail d'êtres humains.

"Le travail ne paie pas", selon Michel-Édouard Leclerc, interrogé sur BFM TV ce mardi.

Faisant référence aux propos d'Emmanuel Macron tenus la veille sur les "profiteurs du système", le président du comité stratégique des centres Leclerc a rétorqué: "on dénonce le peu d'envie de travailler des Français, mais la politique aujourd'hui c'est 'qu'est-ce qu'il faut faire pour redonner envie aux Français d'aller travailler'".

Il a également déclaré: "il y a des abus, c'est un sujet, mais ce n'est pas le sujet central".

Selon Michel-Édouard Leclerc, le travail est "concurrencé de manière discriminatoire par des substituts au travail, qui ne paient pas de charges sociales".

Faire payer les services numériques

Le patron des centres Leclerc prône un "transfert" des charges sociales des entreprises vers "la robotique" ou "le digital" pour continuer de financer le modèle social tout en augmentant le salaire net des travailleurs, a-t-il expliqué mardi matin sur BFM TV.

En pleine relance de l'hypothèse d'une "TVA sociale", consistant à baisser les cotisations salariales ou patronales en compensant le manque à gagner par une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée, le président du comité stratégique des centres E. Leclerc avance une autre idée: taxer les robots.

"Le vivier de ressources pour lequel on finance le système social français, c'est juste des entreprises qui créent des emplois, donc des cotisations patronales et cotisations salariales", explique Michel-Edouard Leclerc.

"Mais quand on fait venir l'IA, 100 milliards, quand on fait venir des robots, quand on développe le digital, ça ne cotise pas", poursuit le dirigeant, pour qui "le vivier qui finance notre système social se restreint".

Il faut donc, selon lui, "trouver d'autres ressources pour maintenir notre système social qui est un bon système social".

"Quand l'IA, quand les chatGPT ou Mistral remplacent des avocats, des juristes, des professions libérales, des journalistes, on pourrait imaginer que ces applis paient une part des charges sociales", propose Michel-Edouard Leclerc, appelant même le ministère de l'Economie à "scénariser" ce que cela "impliquerait" pour "le développement de l'IA" ou de "la robotique".

"Je suis persuadé que les masses sur lesquelles ça s'appliquerait (...) permettraient que le salaire net dans les entreprises où il y a du vrai travail rejoigne le salaire brut", insiste le dirigeant, souvent impliqué dans le débat public.

Désigné ici et là comme possible candidat surprise à l'élection présidentielle et interrogé sur le sujet sur BFMTV, Michel-Edouard Leclerc a assuré ne "vraiment pas" avoir de "rêve présidentiel".

"Si un jour je vais en politique, ce n'est pas pour jouer les seconds rôles, c'est pour faire avancer les choses", a toutefois lancé le dirigeant.
HC avec AFP