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"Je me suis fait ramasser": Emmanuel Macron répond à un salarié qui lui demande de "faire travailler les feignants"

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En déplacement dans la Meuse, le président de la République a échangé avec des salariés de l'usine Daimler Buses, estimant que "des gens profitent du système" mais que d'autres sont "en situation de détresse".

C'est l'une des petites phrases marquantes qui suivra longtemps Emmanuel Macron. En septembre 2018, le président de la République élu il y a à peine un an et demi avait été interpellé par un jeune horticulteur qui cherchait du travail. Il lui avait alors répondu "je traverse la rue et je vous en trouve", une réplique qui avait fait polémique et alimenté l'idée d'un chef d'Etat éloigné des réalités quotidiennes des Français. Lundi matin, Emmanuel Macron est revenu sur cet épisode lors d'un déplacement à l'usine Daimbler Buses dans la Meuse.

Au cours d'un échange avec des salariés du site, l'un d'entre eux a appelé le président de la République "à faire travailler les feignants". "On a fait la réforme de l'assurance-chômage, on doit en passer une deuxième étape", lui a d'abord rappelé le chef de l'Etat.

"Quand j'ai dit qu'on pouvait traverser la rue pour trouver de l'emploi, je me suis fait ramasser mais il y en a dans le bâtiment, dans la restauration", a-t-il ensuité ajouté.

"La France n'avancera que par le mérite et le travail"

Emmanuel Macron a ensuite mis en garde contre la généralisation : "Je ferais attention car vous avez toujours des gens en situation de détresse. Je ne sais pas vous dire quelle est la proportion mais vous avez des gens qui profitent du système et parfois des gens qui ont un coup dur de la vie donc il faut les aider."

Il a notamment évoqué les cas, de plus en plus nombreux, de "mamans seules" :

"Si ça leur coûte plus cher de faire garder leurs enfants et de reprendre un boulot, elles n'y arrivent pas. C'est là qu'il faut qu'on accompagne mieux et c'est tout l'objectif de France Travail."

Le chef de l'Etat a conclu son propos en soulignant l'importance d'une production croissante dans l'Hexagone alors que s'ouvre le huitième sommet Choose France à Versailles à l'occasion duquel un record de 20 milliards d'euros d'investissements sont attendus : "On ne va pas lâcher cette affaire car la France n'avancera que par le mérite et le travail. C'est votre travail qui permet de convaincre des gens d'investir davantage et de créer des nouveaux emplois. Le pays ne peut avancer et payer son éducation et sa santé que s'il produit."

Timothée Talbi