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Les Dassault s’entourent d’un ancien ministre pour leur succession

L’ancien ministre du Budget Alain Lambert rejoint le groupe Dassault

L’ancien ministre du Budget Alain Lambert rejoint le groupe Dassault - AFP

L’ancien ministre du Budget Alain Lambert rejoint le groupe Dassault pour aider la famille à trouver un futur dirigeant. La succession de Charles Edelstenne n’est pas prête.

Maintenant il faut s’y mettre. La famille Dassault a deux ans pour trouver un successeur à son emblématique patron, Charles Edelstenne. A bientôt 84 ans, il vient de s’accorder deux ans de plus à la tête du Groupe Industriel Marcel Dassault (GIMD) qui contrôle Dassault Aviation, Dassault Systèmes et 25% de Thales ainsi que Le Figaro.

En cas de pépin, "rien n’est prêt", reconnait un proche de la famille. Les enfants de Serge Dassault (Marie-Hélène, Thierry, Laurent et les trois enfants d’Olivier, décédé l’an passé) ont recruté deux personnalités pour les aider à plancher sur ce casse-tête.

L’ancien ministre du Budget (2002-2004), Alain Lambert, vient de rejoindre le "comité des sages" du groupe. Il remplace le président de Scor, Denis Kessler qui l’a fait venir, et qui partira dans les prochains mois. Notaire de profession, Alain Lambert a été sénateur de l’Orne, rapporteur du Budget et membre de la commission des Finances du Sénat. Un bagage financier et juridique utile pour les Dassault, à la tête d’un empire de 30 milliards d’euros.

En début d’année, Stève Gentili, président de la Bred pendant 20 ans, avait lui aussi rejoint de comité chargé d’aider les enfants à prendre les décisions stratégiques. Il remplaçait Bernard Monassier, le notaire historique de la famille. Proche de l’actuel patron Charles Edelstenne, Stève Gentili apporte surtout sa connaissance du monde bancaire, les réseaux africains de la Bred et les siens dans le monde de la défense.

Eric Trappier, au coeur du système

Alain Lambert et Stève Gentili rejoignent ainsi les anciens patrons d’EDF, Henri Proglio, et de PSA, Jean-Martin Folz, ainsi que l’ancien préfet de Paris, Pierre Mutz qui composent ce comité des sages. Dans les deux années qui viennent, ils auront la lourde tâche d’aider les trois enfants de Serge Dassault à trouver un successeur à Charles Edelstenne. Pas question pour l’heure de parachuter un dirigeant extérieur au groupe comme cela s’est fait chez Peugeot.

Mais aucun enfant de Serge Dassault ne prendra la suite. En privé, l’actuel patron du groupe Dassault assure qu’il a "un nom". Les deux candidats naturels sont Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, le cœur de l’empire familial. Et Bernard Charlès, patron de Dassault Systèmes. Tous deux sont très proches de Charles Edelstenne. Mais Eric Trappier l'est davantage de la famille, depuis plusieurs décennies.

Il est au coeur du "système Dassault", un pilier du groupe qui pourrait prendre la suite. Un modèle interne comme cela s’est fait avec réussite autour d’Olivier Roussat chez Bouygues, une famille "amie" depuis plusieurs décennies que les Dassault observent. Eric Trappier en a-t-il vraiment envie ? "Il a le sens du devoir" botte en touche un proche de la famille.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business