Le risque cyber en tête des inquiétudes des entreprises cette année

2024 s'est illustrée par un nombre sans précédent d'attaques informatiques et de fuites massives de données pour de nombreuses entreprises, institutions et administrations. Et la France n'y a pas échappé.
Normal donc de voir le risque cyber occuper le premier rang des inquiétudes des entreprises cette année, selon la dernière édition du Baromètre* des risques d’Allianz.
38% des entreprises interrogées estiment que les cyberattaques, notamment les violations de données, sont les risques plus préoccupants, un chiffre qui se hisse à 44% si on ne considère que les entreprises françaises.
Globalement, les Incidents cyber sont le risque numéro un pour huit industries: aviation, technologie, télécoms, chimie, divertissement, services financiers, médias et services professionnels.
Perturbations géopolitiques
"Pour de nombreuses entreprises, le risque cyber, favorisé par le développement rapide de l'intelligence artificielle (IA), dépasse de loin tous les autres. Il devrait rester un risque majeur à l’avenir, compte tenu de la dépendance croissante à la technologie. À l'été 2024, la panne CrowdStrike a montré, une fois de plus, la nécessité de systèmes informatiques sécurisés et indépendants", commente Rishi Baviskar, directeur mondial du conseil en risques cyber chez Allianz Commercial.
L'interruption d'activité, notamment à cause de la rupture ou de perturbations de la chaîne d'approvisionnement se classe à la deuxième place (31% au niveau mondial et en France).
"Plusieurs faits survenus en 2024 expliquent que les entreprises la considèrent toujours comme un risque économique majeur. Les attaques des Houthis en mer Rouge ont désorganisé les chaînes d'approvisionnement, en raison des déroutements de porte-conteneurs. Les incidents comme l'effondrement du pont Francis Scott Key à Baltimore ont aussi directement touché les chaînes d'approvisionnement mondiales et locales", commente Allianz.
"Ces perturbations aux répercussions internationales se produisent à une fréquence de 1,4 an, mais la tendance est à la hausse. Elles causent d’importants dommages économiques, représentant entre 5% et 10% des coûts de production et des surcoûts liés aux arrêts", poursuit le groupe.
La multiplication des catastrophes naturelles est le troisième risque le plus cité (29%) tant au niveau mondial que français, tandis que le changement climatique réalise la plus forte hausse par rapport à 2024, passant de la 7e à la 5e place, "un niveau jamais atteint".
Le risque de violence politique monte en France
Les troubles géopolitiques, l'impact des changements de gouvernements et de réglementations, ainsi que la crainte de guerres commerciales notamment avec la nouvelle administration Trump, demeurent aussi parmi les principales préoccupations des entreprises.
"Ils inquiètent davantage les grandes entreprises (7e place), mais figurent aussi, pour la première fois, parmi les préoccupations des petites entreprises (10e place)", peut-on lire.
La France se distingue également par des risques contextuels. Les risques politiques: instabilité politique, guerre, terrorisme, coup d’état, conflits sociaux, grèves, émeutes, pillages... gagnent deux rangs en un an, se classant 4e (27% des répondants).
Trois nouveaux risques intègrent également le Top 10 en France: les évolutions de marché (concurrence accrue/nouveaux entrants, fusions/acquisitions, stagnation ou fluctuation de marchés) pour 12% des répondants, le risque d'insolvabilité (11%) et les risques environnementaux: pollution, enjeux liés à la biodiversité, pénurie (10%).
*: Le Baromètre des risques d’Allianz est un classement annuel des risques d’entreprise, réalisé par Allianz Commercial, l’assureur des entreprises d’Allianz, en collaboration avec d’autres entités du groupe. Pour cette quatorzième édition, l’enquête analyse les opinions de 3.778 experts en gestion des risques (directeurs généraux, gestionnaires de risques, courtiers et experts en assurance), situés dans 106 pays et territoires.