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Le budget "inquiète profondément les chefs d'entreprises": comme le Medef, la CPME pourfend les "nouveaux impôts"

Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, lors d'une prise de parole au cours du salon Impact PME, le 24 juin 2025 à Paris (photo d'illustration).

Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, lors d'une prise de parole au cours du salon Impact PME, le 24 juin 2025 à Paris (photo d'illustration). - SERGE TENANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), deuxième organisation patronale, salue la reprise de la baisse de la CVAE mais s'oppose aux nouveaux impôts prévus par le projet de budget présenté par le gouvernement.

La CPME, deuxième organisation patronale par la représentativité, a estimé à son tour mercredi 15 octobre que le projet de budget présenté la veille "inquiète profondément les chefs d'entreprise". La Confédération des petites et moyennes entreprises salue dans un communiqué la reprise de la baisse de la CVAE, un impôt de production, entamée en 2021 mais suspendue en 2024 et 2025, qui devrait reprendre en 2026 jusqu'à la suppression totale de la CVAE en 2028.

Mais elle juge "incompréhensible" le choix d'imposer "plus de 10 milliards d'euros de nouveaux impôts et taxes" aux entreprises et entrepreneurs dans le projet de loi de finances (PLF). Cela, souligne-t-elle, alors que "les défaillances d'entreprises ont atteint en septembre leur plus haut niveau depuis 2009", selon l'étude trimestrielle d'Altares publiée cette semaine.

La CPME critique également l'impact du budget sur le coût du travail, estimant qu'il "fragilise à la fois les entreprises et le pouvoir d'achat des salariés". Elle pointe en outre des mesures spécifiques à l'Outre-mer qui "viennent encore fragiliser des territoires déjà durement touchés". L'organisation juge que "la France ne résoudra pas ses déséquilibres sans réduire le train de vie de l'État".

Critiques aussi du Medef

Concernant la suspension de la réforme des retraites, la CPME dit comprendre la recherche de compromis politique qui en est à l'origine, mais elle avertit : "Laisser croire qu'on peut travailler moins et sauver notre système de retraites, c'est mentir aux Français." La confédération appelle enfin le gouvernement et les parlementaires à "faire des choix de responsabilité" pour "favoriser la production et l'investissement en France", et "simplifier la vie des entreprises".

Mardi déjà, le Medef, principale organisation patronale, s'était dit "très préoccupé" après la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, alertant sur "le risque de déclassement du pays". L'Afep, lobby représentant les plus grandes entreprises françaises, avait jugé que les annonces budgétaires étaient "en opposition avec les priorités des grandes entreprises" et qu'elles "entravent leur capacité à investir, à produire en France et à l'international, à soutenir l'emploi et ainsi à contribuer à la prospérité collective".

P.La. avec AFP