TPE, PME, industrie... Les défaillances d'entreprises explosent en septembre mais des signaux positifs sont en vue

Liquidation judiciaire (image d'illustration). - LAURE BOYER / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les défaillances d'entreprises ont augmenté de 5,2% sur un an au troisième trimestre, indique ce mardi 14 octobre le cabinet Altares, avec un mois de septembre particulièrement mauvais, mais une amélioration pourrait apparaître l'an prochain.
Il y a eu 14.371 défaillances enregistrées de juillet à septembre, selon l'étude trimestrielle publiée par le groupe spécialiste de la donnée d'entreprise, qui évoque "un record estival", avec près de la moitié des défaillances, 6.800, comptabilisées sur le seul mois de septembre. Un tel volume de défaillances en période de rentrée n'avait plus été observé depuis 2009, année de forte récession.
"Le mois de septembre a refroidi les espoirs d'un retournement", commente dans le communiqué Thierry Millon, directeur des études chez Altares, qui observe que "l'économie française est plongée dans un épais brouillard".
Les petites entreprises industrielles très touchées
Le terme de défaillance correspond à une entreprise qui ne peut plus payer ses dettes et se retrouve en défaut de paiement. Une procédure collective est alors ouverte (comme un redressement judiciaire ou même une liquidation judiciaire).
Depuis le début d'année, remarque-t-il, 50.700 entreprises ont défailli, soit 1.600 de plus qu'à fin septembre 2024. Parmi les données les plus mal orientées, les très petites entreprises (TPE) de plus de 5 salariés sont "sous tension", avec une hausse de 9% des défaillances cet été par rapport à l'été précédent, ainsi que les PME de 10 à 19 salariés (+13%).
Altares note également que "46 entreprises de plus de 100 salariés font défaut, menaçant à elles seules 10.000 emplois".
Les défaillances augmentent de 17% dans l'industrie manufacturière et de 9% dans les services aux entreprises.
Des lueurs d'espoir
Certains signaux positifs émergent toutefois. La part des redressements judiciaires progresse, représentant désormais 30% des procédures, contre moins d'un quart en 2021-2022. Ils ont augmenté de 10,7% sur un an, tandis que les liquidations judiciaires directes ont ralenti à +2,8%. Le redressement - de même que la sauvegarde, procédure plus faiblement utilisée (331 cas au 3ème trimestre) - offrent aux entreprises un sursis pour rebondir ou être cédées.
Sur le plan sectoriel, la construction (+2%) et le commerce (+2%) montrent une relative résistance.
À l'échelle régionale, les défaillances augmentent en Auvergne-Rhône-Alpes (+13,5%), Nouvelle-Aquitaine (+11,7%), Pays de la Loire (+14,8%), Corse (+14,3%) et surtout Centre-Val de Loire (+33,2%), mais baissent en Bretagne (-9,7%), PACA (-3,8%) et Grand Est (-0,4%).
"Entre incertitudes persistantes et signaux d'éclaircies" pour le climat des affaires, Thierry Millon veut croire à un sursaut : selon lui, "ce dernier trimestre pourrait, à défaut d'inverser la tendance, enrayer l'hémorragie et ouvrir la voie vers l'amélioration attendue pour 2026".