Un "niveau historiquement haut mais stable": près de 16.600 défaillances d’entreprises au deuxième trimestre

Si le volume des défaillances d'entreprises reste élevée au deuxième trimestre, la tendance est néanmoins à la stabilité. Une tendance plutôt rassurante, selon le groupe Altares.
Selon les chiffres du spécialiste, 16.586 procédures collectives ont été ouvertes sur la période, soit une croissance mensuelle de 1,3% "qui laisse entrevoir un ralentissement des défaillances pour la fin d’annéee.
Mieux encore, une amélioration sensible s’est installée au fil de ces trois derniers mois: avril était sensiblement dans le rouge (+8%), mai neutralisait la hausse et juin confirme un recul des défauts (-2%)", précise Altares.
Sur 12 mois glissants, "on reste sur le très haut plateau au-delà de 68.000 défauts. Pour autant, la trajectoire des trois derniers mois entretient l’espoir d’un second semestre moins difficile", estime-t-il.
Les grosses PME en difficulté
Le bilan reste encore lourd pour les PME d’au moins 100 salariés. Ainsi, 58 PME d’au moins 100 salariés ont fait défaut ce trimestre (+29%). 14.300 entreprises employant jusqu’à 5 salariés ont fait défaut ce deuxième trimestre. Un nombre stable par rapport à la même période 2024. Ces structures concentrent 86% de l’ensemble des procédures.
Les PME de 20 à 99 salariés parviennent elles-aussi à stopper la hausse des défauts. Près de 460 procédures ont été ouvertes, c’est 1% de moins sur un an.
Côté secteurs, "le deuxième trimestre confirme l’amélioration amorcée lors du premier trimestre. Le bâtiment offre une remarquable résistance, notamment dans le gros œuvre, et l’immobilier accélère son redressement. La très bonne tenue de la construction, concentrant le quart des défaillances, renforce la tendance globale", commente Altares.
A l'inverse, mes transports accusent une dégradation plus lourde (+13%) tout comme la restauration avec une augmentation annuelle de 6%, soit 2.182 entreprises en défaut. Les difficultés se concentrent en restauration traditionnelle qui accuse une lourde augmentation (+21%).
Importante dégradation pour les restaurants traditionnels
"La dégradation est notamment stoppée pour les plus petites entreprises qui constituent l’essentiel des défauts. Les grandes PME-ETI sont beaucoup moins nombreuses, moins d’une soixantaine, mais quasiment chaque jour l’une d’elles entre en procédure collective transférant le risque sur les partenaires commerciaux et préteurs. A ce risque business s’ajoute une menace sur l’emploi ; en effet, ces seuls grands employeurs concentrent 18.000 des 65.000 emplois comptabilisés ce deuxième trimestre. Les tensions semblent donc devoir durer encore et pourtant des signes de détente apparaissent", commente Thierry Millon, directeur des études Altares.
"Pour ces grands comptes comme pour les TPME, le nombre de défaillances enregistrées en juin est en baisse. De plus, le bâtiment retrouve des couleurs, le commerce de détail confirme l’élan de début d’année, l’industrie et les services tentent de résister", poursuit-il.