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La reprise d'activité des PME retardée par le deuxième confinement

Le retour à la normale est maintenant envisagé durant la deuxième moitié de l'année 2021 par 35% des dirigeants de PME

Le retour à la normale est maintenant envisagé durant la deuxième moitié de l'année 2021 par 35% des dirigeants de PME - Capture BFM Business

Selon une enquête de Bpifrance, plus d'un tiers des responsables de PME estiment que le retour à la normale n'interviendra pas avant la deuxième moitié de 2021 et un quart d'entre eux tablent même sur 2022.

Les dirigeants d'entreprises comptant jusqu'à 250 salariés prévoient un retour plus tardif de leur activité au niveau d'avant la crise en raison de la deuxième vague de Covid-19, selon une enquête de Bpifrance. Ce retour à la normale est maintenant envisagé durant la deuxième moitié de l'année 2021 par 35% des 5178 responsables de PME interrogés entre fin octobre et début décembre, tandis qu'un quart d'entre eux pensent qu'il ne se produira qu'à partir de 2022.

Début septembre, la moitié de ces entrepreneurs faisaient encore état d'"un retour à la normale rapide ou déjà effectué", selon un baromètre qu'avait alors publié la banque publique d'investissement. "Les entreprises gardent le cap de la reprise malgré le second confinement", mis à part les secteurs administrativement fermés, a déclaré à Philippe Mutricy, directeur des études chez Bpifrance.

Mais "le deuxième confinement et les incertitudes qui l'accompagnent ont quand même rallongé l'horizon" de cette reprise, ajoute Baptiste Thornary, chef économiste de la banque publique. Malgré la prolongation de la crise sanitaire, 58% des dirigeants de PME maintiennent leurs projets d'embauche, soit autant que début septembre, avant la deuxième vague épidémique. D'autre part, 51% des entreprises déclarent désormais qu'elles vont maintenir leurs projets d'investissement, contre 45% début septembre et 41% au sortir du premier confinement.

Reports de projets d'investissement

Sur 2020, "la part de reports de projets d'investissement est trois fois plus élevée que la part d'annulations", souligne Philippe Mutricy, précisant que "le vrai renoncement à l'investissement ne concerne que 13% des projets". Et pour 40% des entreprises, les fonds propres ne constituent pas une contrainte sur leurs projets de développement futurs, 39% n'y voyant qu'une contrainte modérée.

Point positif de la crise, "on a gros saut qualitatif sur la modernisation et la compétitivité des entreprises lié à la digitalisation", selon Philippe Mutricy. Enfin, seules 3% des entreprises considèrent leur trésorerie comme une "difficulté insurmontable" et plus de la moitié disent avoir suffisamment de liquidités.

Par rapport au baromètre de début septembre, on assiste à une polarisation entre celles qui ont presque entièrement consommé leur prêt garanti par l'Etat (PGE), dont la part passe de 13% à 20%, et les autres. Car 35% ne l'avaient toujours "peu ou pas du tout utilisé" durant le deuxième confinement et 27% n'en avaient consommé que moins de la moitié.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco