La filière du livre réclame la réouverture des librairies avec un renforcement des mesures sanitaires

Les libraires réclament la réouverture de leurs commerces. (image d'illustration) - Damien Meyer - AFP
Auteurs, éditeurs, libraires, enseignes culturelles... Les professionnels du livre appellent ce lundi le gouvernement à rouvrir les librairies contraintes de fermer leurs portes depuis l'entrée en vigueur du reconfinement.
"A l'heure où les grands pays européens — Belgique, Suisse, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Grèce — sont majoritairement d’accord pour classer le livre parmi les produits essentiels et gardent leurs librairies ouvertes, comment accepter que la France, pays des Lumières, abandonne la filière du livre?", s'interrogent-ils dans un communiqué.
S'ils saluent les aides publiques "mises en oeuvre" pour "soulager les plus fragiles", ils préviennent qu'elles ne permettront pas de compenser "ce qui s'annonce comme une catastrophe économique et culturelle".
Au-delà des aides, ce que nous voulons, c'est ouvrir nos commerces, car avec les libraires, c'est toute la filière, auteurs, éditeurs qui est menacée par le maintien de leur fermeture, en particulier dans cette période riche en nouveautés éditoriales et en prix littéraires, parfois attribués, non accessibles aux lecteurs", poursuivent-ils.
Renforcement des mesures
Signé par des écrivains, journalistes, éditeurs, ce communiqué est aussi soutenu par des enseignes culturelles comme la Fnac ou Cultura afin de montrer que "toute la chaîne du livre est mobilisée pour accompagner les efforts indispensables à la lutte contre le virus".
Car c'est l'ensemble des commerces de la culture qui contribuent massivement à la bonne santé de l’économie du livre, en fidélisant des millions de lecteurs, en soutenant les éditeurs, en assurant aux auteurs, inquiets pour leur avenir, une rémunération au titre des ventes de leurs ouvrages, dont ils se trouveront en partie privés tant que les points de vente de livres resteront fermés", met en garde la filière.
Pour obtenir une réouverture des librairies, elle s'engage à maintenir et renforcer les mesures de précautions déjà en place (gel, masques, distanciation physique) et à "accepter une jauge réduite garantissant la fluidité de la circulation dans le magasin". Les signataires s'engagent également à "mettre en place un accueil pour filtrer les passagers et mesurer la jauge en temps réel" et à "proposer des horaires élargis pour donner le choix de venir tôt le matin ou plus tard le soir".
Ils se disent à "la disposition des pouvoirs publics pour étudier avec eux les modalités d'ouverture de (leurs) rayons de produits culturels au plus vite". Avant de conclure:
Nous comprenons le dilemme des autorités et ne voulons pas choisir entre la santé de nos concitoyens et la survie de la filière du livre. Puisque nous devons apprendre à vivre avec le virus, nous devons également apprendre à commercer dans ce temps de virus. Il faut sauver la vie de nos concitoyens les plus fragiles, il faut sauver l’économie de notre pays pour leur assurer un avenir".