La dernière usine de Javel Lacroix menacée de disparition

Plus de 120 ans d'histoire bientôt réduit à néant? La dernière usine de Javel Lacroix, située à Rillieux-la-Pape, en banlieue lyonnaise, est menacée de fermeture. 104 personnes risquent d'y perdre leur emploi.
Le géant américain Colgate-Palmolive, qui détient la société Cotelle -elle-même propriétaire du site de production- depuis 1981, est le seul client de ce site qui produit de la Javel et des produits Soupline.
Selon Le Figaro, ces activités de production pourraient être reprises par le concurrent de Colgate-Palmolive, McBride, qui produit des marques de distributeurs. Mais cette reprise ne sauverait pas le site: la fabrication des produits à base de javel partirait dans d'autres usines du groupe, en Bretagne ou en Belgique.
"Deux millions d'euros de bénéfice"
"La direction de Cotelle a annoncé le 31 janvier au Comité Économique et Social l'ouverture d'une procédure d'information et de consultation, à partir du 7 février, concernant un projet de cessation de ses activités (...) Si aucun repreneur n'était trouvé dans ce cadre, le site de Rillieux devrait alors être fermé", a déclaré le groupe dans un communiqué.
La fermeture du site et la cessation des activités pourraient être actées d'ici le mois de septembre 2024. La direction explique que ce projet est "essentiellement lié au déclin structurel des volumes de ventes de produits à base d’eau de javel en France depuis 2018, qui ont connu une baisse de 11% entre 2018 et 2022".
Toujours selon la direction du groupe, interrogée par nos confrères de BFM Lyon, cette décision de fermer l'usine a été prise suite à une réorganisation de l'activité, "afin de sauvegarder sa compétitivité".
Une justification qui ne passe pas auprès des employés alors qu'un représentant du personnel confie à ActuLyon que la société a réalisé plus de "deux millions d'euros de bénéfice l'année dernière". Et ce, malgré une baisse d'activité depuis plusieurs années. Avec une moyenne d'âge de 54 ans, les salariés le savent: retrouver un emploi ne sera pas chose aisée.
Bruno Le Maire saisi
Les syndicats refusent pour le moment de se mettre à la table des négociations avec la direction. Ils poussent pour une reprise du site et des activités par McBride. Si les employés procèdent à des débrayages ponctuels depuis début février, le personnel envisage de durcir le ton.
Les salariés ont reçu le soutien du maire de Rillieux et de son prédécesseur, Alexandre Vincendet, désormais député LR de la circonscription. Ce dernier a envoyé un courrier au ministre de l'Économie Bruno Le Maire pour lui demander de suivre le dossier. Le locataire de Bercy devrait se rendre sur le site dans les prochains jours selon le Figaro.