BFM Business
Entreprises
Alerte info

INFO BFM BUSINESS. Vente du Doliprane: des syndicats de Sanofi appellent à une grève reconductible jeudi

L'usine Sanofi de Lisieux

L'usine Sanofi de Lisieux - RMC

Les syndicats de Sanofi réclament que Sanofi conserve au minimum la majorité du capital dans sa filiale Opella, qui produit le Doliprane et doit être vendue au fonds américain CD&R.

La visite du ministre de l'Économie Antoine Armand sur le site de Lisieux n'a visiblement pas calmé toutes les inquiétudes. En réaction à la volonté de Sanofi de vendre Opella, sa filiale de médicaments grands publics qui produit le Doliprane, au fonds américain CD&R, les syndicats CGT et CFDT du groupe appellent à une grève reconductible sur l'ensemble des sites du groupe à partir de jeudi, selon les informations recueillies par BFM Business.

Les deux syndicats réclament que Sanofi conserve au minimum la majorité du capital (50,1%) dans Opella. Ils estiment également qu'en dehors du Doliprane il y a un problème de stratégie qui touche l'ensemble du groupe: les fonctions supports, les fonctions RH, l'industrie, etc. Un rassemblement des salariés est déjà prévu à Compiègne jeudi. Les autres syndicats du groupe doivent se positionner dans la journée pour rejoindre ou non l'appel à la grève.

"La direction n'a pas bougé d'un iota"

La CFDT, syndicat prépondérant chez Sanofi (34%), appelle à "un mouvement de grève générale à partir du 17 octobre pour exprimer sa colère contre la vente d'Opella", sur tous les sites du groupe, selon un tract dont l'AFP a pris connaissance. Cette décision a été prise à la suite d'un courrier de la direction adressé aux salariés qui "continue de minimiser les choses", a précisé à l'AFP Humberto de Sousa syndicaliste CFDT Sanofi.

"Elle n'a pas bougé d'un iota, elle a toujours l'intention de vendre à un fonds américain et déroule le plan, quelles que soient les injonctions du gouvernement", a-t-il ajouté.

La CGT (20,3%) lance un "appel clair et franc, en illimité jusqu'au retrait de la vente d'Opella", sur les deux sites français d'Opella à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise), a indiqué à l'AFP Fabien Mallet, syndicaliste CGT Sanofi France.

Le gouvernement demande des gages

Dans son point d'information adressé aux salariés dont l'AFP a obtenu copie, Sanofi répète notamment que le Doliprane continuera d'être produit en France et présente son maintien à hauteur de 50% au capital d'Opella comme une garantie de son ancrage français.

Le groupe pharmaceutique français a annoncé vendredi avoir choisi le fonds CD&R pour lui céder potentiellement le contrôle d'Opella, qui commercialise une centaine de marques de produits sans ordonnance dont le Doliprane (paracétamol). Cette opération soulève de fortes préoccupations chez les salariés et les responsables politiques pour des enjeux de souveraineté sanitaire et d'emplois.

Le gouvernement a demandé des gages aux parties prenantes en matière de maintien de l'emploi, de l'empreinte industrielle, de la localisation du siège et de la recherche et développement.

Hélène Cornet avec AFP