Inflation: malgré une rentrée dynamique, l'activité de la restauration ralentit en novembre

(Illustration) Restaurant - FRANCK PERRY / ARCHIVES AFP
D'abord boostée par la prolongation des températures estivales et par la Coupe du monde de rugby au début de l'automne, la restauration montre des premiers signes de ralentissement en novembre. C'est le constat principal de la 17ème édition de La Revue Stratégique, une analyse publiée par Food Service Vision sur le secteur de la restauration.
D'après ces travaux, après avoir affiché une croissance de 6% en septembre et en octobre, la croissance de la restauration commerciale atteignait seulement 1% en novembre.
Une tendance expliquée en premier lieu par des facteurs conjoncturels. "La série de tempêtes et d'épisodes de très fortes pluies sur la plupart des régions de France au cours du mois d'octobre ont découragé les sorties au restaurant", indique La Revue Stratégique de décembre 2023. La situation géopolitique actuelle, à commencer par le conflit opposant Israël au Hamas, participerait aussi à créer un climat d'inquiétude "peu propice aux loisirs".
Des freins structurels
Mais c'est aussi à un niveau structurel que des freins entravent la consommation des ménages au restaurant. Bien qu'en phase de décélération, l'inflation, qui a grignoté le pouvoir d'achat des Français en 2022 et 2023, en est la principale explication. Cette hausse des prix et les inquiétudes qu'elle suscite pour l'avenir poussent en effet les ménages à renoncer à certaines dépenses comme les sorties au restaurant.
Il en résulte d'ailleurs une baisse de la consommation hors domicile dans son ensemble. En croissance de 6% en septembre et octobre par rapport à la même période en 2022, cet indicateur - qui comprend, en plus des commandes aux restaurants, les achats en grandes et moyennes surfaces ainsi qu'en boulangerie notamment - a ralenti de 3% en novembre. Sur l'ensemble de l'année de l'année 2023, elle progresse toutefois de 9%.
La restauration rapide plombée
Les autres canaux de la restauration, comme la livraison et la vente à emporter, ont aussi marqué le pas, affectés par ces arbitrages.
Même la restauration rapide a vu sa croissance plombée au mois de novembre avec un chiffre d'affaires stable par rapport à 2022.
Mais un segment parvient toutefois à profiter de ces arbitrages: celui de la restauration d'entreprise sur lequel se reporte une partie de la consommation habituelle. Entre septembre et novembre, son activité a gagné entre 18 et 20%.
Un report vers les "repas fonctionnels"
"Les occasions de consommation se recentrent sur les repas fonctionnels, avec des arbitrages plus forts sur la consommation plaisir", analyse La Revue Stratégique.
Face à ces arbitrages et ce ralentissement de la consommation et dans un contexte de hausse de leurs coûts et de leurs charges, les restaurateurs doivent parvenir à faire la différence. Il en résulte des "écarts de performances de plus en plus affirmés, au sein des mêmes formes de restauration, entre les opérateurs qui ont pris en compte les attentes des consommateurs, notamment en matière d’expérience client et de réponses en termes de prix et d’acceptabilité des offres, et les autres", peut-on lire.
Malgré cela, la restauration reste un secteur en croissance sur l'ensemble de l'année 2023. La Reveu Stratégique anticipe une poursuite de la croissance en 2024 mais une activité toujours contrastée boostée par la période des Jeux olympiques et paralympiques.