BFM Business
Industries

Ventes d'automobiles en Europe: PSA grand gagnant de 2018

PSA, solide deuxième, gagne 4 points de part de marché en 2018,

PSA, solide deuxième, gagne 4 points de part de marché en 2018, - Sébastien Bozon

Un peu plus de 15 millions de voitures particulières neuves ont été vendues au sein de l'Union européenne en 2018. Mais les derniers mois ont été laborieux du fait de l'introduction de la nouvelle procédure d'homologation des véhicules. Seul PSA tire vraiment son épingle du jeu

Après avoir démarré sur les chapeaux de roues début 2018, le marché automobile européen a encore chuté de 8,4% en décembre dernier, son quatrième mois consécutif de baisse. Le bilan sur l'année reste néanmoins positif pour les groupes français. PSA (Peugeot, Citroën, DS) a bondi de 32,8% sur l'ensemble de 2018, aidé par l'intégration de Opel et Vauxhall, tandis que Renault (avec Dacia, Lada, Alpine) a fait un peu mieux que le marché (+0,8%), d'après les chiffres de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) publiés mercredi.

Au total, 15,16 millions de voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Union européenne l'an dernier, les livraisons se maintiennent à un haut niveau au terme d'une cinquième année de hausse consécutive.

Une nouvelle norme qui a fait chuter les ventes

Mais cette stabilité masque des évolutions diverses parmi les cinq grands marchés nationaux. L'Espagne (+7%) et la France (+3%) ont continué de croître, l'Allemagne s'est tassée (-0,2%), alors que l'Italie (-3,1%) et le Royaume-Uni (-6,8%) ont nettement baissé.

L'année s'est globalement divisée en deux périodes: une croissance de janvier à août puis un affaissement brutal à partir de septembre, avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle procédure d'homologation des véhicules (WLTP), plus exigeante sur les rejets polluants. Plusieurs constructeurs ont dû stopper la vente de certains modèles ne passant plus les normes ou bien les retarder le temps d'adapter leurs motorisations.

Mais, au-delà de l'effet WLTP, la fin d'année, conclue par une baisse de 8,4% en décembre, marque peut-être aussi une inflexion de tendance annonçant un retournement du marché en 2019 sur fond de dégradation de l'économie. Ainsi, l'Observatoire Cetelem de l'automobile table sur un recul de 2% cette année.

Le groupe français PSA, un des rares constructeurs à avoir su adapter sa gamme complète à temps pour les nouvelles normes, a profité de l'effet WLTP pour réduire l'écart avec Volkswagen, empêtré dans des difficultés pour homologuer ses voitures.

PSA sur la deuxième marche

Le géant allemand (qui comprend Audi, Porsche, Seat et Skoda), toujours incontestable leader européen, a été ralenti en fin d'année, ses immatriculations baissant encore de 8,7% en décembre. Mais, sur 12 mois, il parvient à augmenter ses volumes de 0,9% et sa part de marché de 0,1 point, à 23,8%.

PSA, solide deuxième, gagne, lui, 4 points de part de marché en 2018, à 16,2%, aidé par la comptabilisation pour la première fois en année pleine des livraisons d'Opel/Vauxhall, marques rachetées en 2017 à General Motors. Il profite aussi des très bonnes performances des marques Peugeot et Citroën, en croissance de plus de 5% chacune grâce au succès de leur gamme de SUV (4x4 urbains).

Le groupe Renault défend sa troisième place du podium européen à 10,6% de part de marché. L'envolée (+12%) de son label roumain à bas coût, Dacia, porté par le succès du SUV Duster, fait plus que compenser le recul de la marque au losange (-3,9%), en manque de nouveautés.

Coralie Cathelinais avec AFP