Vente de Rafale: les voyants seraient au vert pour un contrat avec l'Indonésie

Le contrat Rafale avec l'Indonésie serait sur le point d'être finalisé - Dassault Aviation - ERIDIA/ A. Paringaux/ V. Almansa
L'année 2021 s'est bien terminée pour Dassault Aviation avec le contrat de 80 Rafale aux Emirats Arabes Unis. 2022 devrait bien commencer avec la conclusion d'un contrat avec l'Indonésie. Lors d'une conférence de presse, Prabowo Subianto, ministre indonésien de la Défense, a dévoilé que les négociations sont terminées. Il ne resterait plus qu'à activer le contrat.
Côté Français, rien n'est encore dévoilé. Dassault ne confirme rien pour le moment. Le syndrome Suisse est encore vivace.
"Nous ne faisons aucune déclaration tant que rien n'est signé", a déclaré à BFM Business un porte-parole du groupe aéronautique.
Lors d'une rencontre avec l'association des journalistes économiques et financiers (Ajef), Eric Trappier a toutefois laissé entendre que "des contrats Rafale sont dans les tuyaux pour l'année 2022", sans préciser lesquels. Dans les appels d'offre officiels, il ne reste que l'Indonésie, celui des EAU ayant été conclu en décembre.
De son côté, le ministère des Armées est également prudent sur ce dossier. Mais selon la presse indonésienne, Florence Parly devait se rendre en Indonésie le 22 janvier pour finaliser le contrat. Ce déplacement a même été confirmé à CNBC Indonesia par l'ambassade France. Il a été annulé et, toujours selon ce media, aurait été repoussé au mois de février. Le ministère des Armées ne nous a pas confirmé cette information.
Face à Boeing
Les questions portent aussi sur le nombre d'appareils commandés. Au départ, l'Indonésie désirait acquérir 36 appareils, mais ce chiffre a été revu à la baisse. En mai dernier, Éric Trappier restait vague en donnant une fourchette de 24 à 40 Rafale. Selon le site spécialisé Opex360, la commande serait au final entre 12 et 18 avions de combat. Nos sources n'ont encore rien confirmé.
En attendant, pour Dassault, cette signature est une victoire sur la scène internationale. Pour ce contrat, le Rafale était en compétition avec deux appareils de référence, le F-15EC Eagle II de Boeing et le Su-35 Flanker E qui commence à équiper les forces aériennes russes.
L’Indonésie a préféré écarter le Sukoi pour ne pas risquer des sanctions américaines prévues par la loi CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act]. Cette législation vise les états qui passeraient des contrats d'armement avec la Russie. Jakarta a préféré ne pas se mettre à mal avec Washington.
Pour le F-18, Rafale a gagné à la loyale. Le Rafale serait considéré par le gouvernement indonésien comme un appareil plus polyvalent que celui de Boeing. L'avion français a l'avantage de pouvoir projeter et de déployer des forces pour des missions externes, des missions d'attaque en profondeur et apporter un soutien aérien pour les forces terrestres en effectuant des missions de reconnaissance pour recueillir des renseignements.
