Renault et Nissan confirment des discussions sur le futur de l’Alliance

Renault et Nissan discutent de leur avenir commun. Ce lundi, les deux constructeurs ont confirmé dans un communiqué conjoint des discussions sur l’avenir de leur association, formée en 1999 après la prise de participation de Renault dans Nissan.
"Le Groupe Renault et Nissan Motor Co sont actuellement engagés dans des discussions de confiance autour de plusieurs initiatives dans le cadre d'efforts continus pour renforcer la coopération et l'avenir de l'Alliance", précisent les deux constructeurs dans ce communiqué.
Investissement de Nissan dans le spin-off de Renault dans l'électrique
Le communiqué évoque plusieurs thèmes évoqués par les deux partenaires, notamment la possibilité que Nissan investisse "dans la nouvelle entité Renault EV qui soutiendra la stratégie Renaulution de Renault et sera l'une des étapes stratégiques vers Nissan Ambition 2030".
Renault travaille notamment sur la sortie de certaines activités liées à la voiture électrique dans une entité propre, qui pourrait à terme être cotée en Bourse. Le nom de code de cette nouvelle entitée est "Ampère". Une partie des activités thermiques ferait elle partie d’une autre entité, baptisée pour le moment "Horse", dans laquelle pourraient notamment investir le groupe chinois Geely et Saudi Aramco.
Deux autres points sont en discussion, à en croire ce communiqué. "Un accord sur un ensemble d'initiatives stratégiques communes sur les marchés, les produits et les technologies", précisent les deux constructeurs. Les deux groupes contribuent notamment dans le développement de la voiture électrique, mais aussi sur des technologies thermiques.

Vers une modification capitalistique de l'Alliance?
Dernier point en discussion: "Les entreprises continuent de conduire des améliorations structurelles pour assurer la pérennité des opérations et de la gouvernance de l'Alliance". Faut-il y voir une possible évolution à venir de la participation croisée entre les deux groupes? Interrogé, le groupe français ne donne aucune précision supplémentaire.
Renault détient actuellement 43% de Nissan, le japonais 15% du français. Une proportion qui pourrait retomber à 15% pour Renault à l'issue des négociations, selon des informations parues dans la presse ce week-end. C'est en tout cas ce que demande Nissan: selon l'agence Reuters, le groupe japonais presserait son partenaire français de réduire sa participation dans son capital dans le cadre des discussions d'une entrée de Nissan dans Ampère.
Si elle avait lieu, cette évolution capitalistique serait l'une des plus importantes dans les plus de deux décennies d’histoire commune des deux constructeurs. D’une fusion évoquée au milieu des années 2010, ayant mené à des tensions entre les deux partenaires, une participation croisée équivalente serait une avancée importante vers une nouvelle étape de l’Alliance, un attelage atypique dans le monde automobile.
"Nous verrions tout rééquilibrage de la participation de 6,1 milliards d'euros de Renault dans Nissan comme un premier pas vers une meilleure allocation du capital chez Renault", commente Philippe Houchois, analyste chez Jefferies, dans une note qu'a pu consulter l'agence Reuters.
Si Renault doit dévoiler le 8 novembre ses intentions sur son projet de scission électrique/thermique, aucune autre date n’a été donnée pour une éventuelle communication sur l’Alliance. Ces perspectives semblent en tout cas enthousiasmer les marchés: l’action Renault a bondi à plus de 6% ce lundi matin à la Bourse de Paris.
