Pulls "chinois" de l'armée française : "On gagne un marché sur deux" rassure le français Regain

Regain continue de fournir les armées - Damien MEYER / AFP
Arnaud Montebourg sera-t-il accueilli les bras ouverts dans le Tarn? L'ancien ministre de l'Economie, désormais candidat à l'élection présidentielle, sera à Castres, ce jeudi, pour visiter la manufacture Regain qui fournit, entre autres, les sapeurs-pompiers et l'armée en pulls et uniformes.
Pour le chantre du Made in France, il s'agit de "soutenir" une entreprise tricolore, privée d'un marché par un concurrent chinois, selon l'équipe du candidat. L'information a notamment été reprise par le site Actu.fr et France Bleu: Regain a perdu un contrat de fourniture de pulls auprès du Commissariat aux armées qui aurait préféré au tarnais un fournisseur chinois. L'information a notamment été reprise par Marine Le Pen sur Twitter.
"Perdre, ça arrive"
Contacté par BFM Business, le patron de Regain Laurent Brunas tempère, avec un peud d'agacement, l'annonce. "Oui, Regain a bien perdu un marché mais c'était il y a 18 mois" assure-t-il, précisant qu'il ne pouvait pas confirmer que le vainqueur du marché était bien chinois. Dans la matinée, le ministère a finalement démenti tout contrat avec un fabricant chinois.
D'autant que ce marché perdu n'est pas représentatif des bonnes relations commerciales entre Regain et l'armée.
"On gagne grosso-modo un marché sur deux" poursuit Laurent Brunas. "Donc perdre, ça arrive, c'est le jeu. On a gagné et perdu d'autres marchés depuis celui-ci."
Privilégier la commande publique
En revanche, il ne retire pas de l'article de France Bleu son plaidoyer pour l'instauration de critères de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) afin de compenser les prix forcément plus élevés du Made in France face aux concurrents chinois.
Mais la question du Made in France se pose en réalité pour de nombreux secteurs. Fin septembre, le Coop des Masques, installée en Bretagne, alertait sur un risque de faillite en raison de la faiblesse des commandes institutionnelles en masques français. Malgré les annonces, les collectivités et hôpitaux se fournissent principalement en Chine pour des questions de coûts.
Contacté par la BFM Business, le ministère des Armées a confirmé dans la matinée qu'aucun contrat n'avait été conclu avec un sous-traitant chinois.