Pourquoi Boeing est obligé de clouer au sol des dizaines d'avions

Des dizaines de Boeing 737 MAX non-finis, sont parqués sur un petit aéroport à proximité de la grande usine de Seattle, de l'avionneur américain. - Boeing
Le boom actuel du transport aérien crée de sérieuses tensions pour les industriels. Boeing rencontre actuellement de grosses difficultés pour livrer des Boeing 737 MAX, le dernier-né de ses avions monocouloir et son modèle le plus plus vendu, certains de ses fournisseurs peinant à lui livrer les moteurs ou des éléments de fuselage.
Quelques dizaines de ces avions sont parqués depuis cet été sur un petit aéroport, celui de Renton, proche de l'usine de l'avionneur américain de Seattle. Quatre avions encombrent même le taxyway, voie d'accès menant aux pistes de décollage, avec l'assentiment des autorités municipales de la petite ville américaine qui gère l'aéroport, révèle le Wall Street Journal. "Boeing n'a livré que vingt-neuf 737 en juillet, alors que plus de 50 avions sortent de la chaîne de production chaque mois" soutient le quotidien économique américain.
Des avions parqués sur un aéroport en attente de leur moteur
Parmi les fournisseurs qui font défaut à Boeing, lui empêchant de soutenir la cadence exigée par la demande des compagnies aériennes, figure en tête le motoriste CFM International. Cette coentreprise entre l'américain General Electric et le français Safran Aircraft Engines, fournit en exclusivité au Boeing 737 MAX, son moteur LEAP-1B de dernière génération.
Sur une photo publiée par un journal américain local, Puget Sound Business Journal, les avions cloués au sol sur leur parking de fortune semblent bien tous attendre leur moteur. L'équipementier américain Spirit Aerosystems serait aussi en cause, pour la fourniture défaillante d'éléments de fuselage.
Airbus n'est pas épargné non plus par des difficultés de même nature concernant certains de ses modèles. "Airbus a des retards de livraison sur l’A320neo, concurrent le plus populaire sur les modèles monocouloirs du 737, en raison de pénuries de composants", explique le quotidien américain.
Les deux géants aéronautiques font face au défi de la montée en cadence de leurs avions les plus vendus. Airbus va d'ores et déjà porter à 63 les livraisons mensuelles d'A320neo en 2019, contre 60 prévus initialement, mais le patron d'Airbus voudrait aller plus loin pour répondre à une forte demande. Prévues en 2019 et 2020 par Airbus et Boeing, ces hausses de production risquent toutefois en amont de provoquer la persistance de goulets d'étranglements chez leurs fournisseurs de premier rang.