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Pénuries: Guillaume Faury (Airbus) s'inquiète de devoir fabriquer des avions sans moteurs, "des planeurs"

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Sur BFM Business, le directeur exécutif de l'avionneur européen explique pourquoi les prévisions de livraisons d'appareils pour cette année ont été revues à la baisse alors que la demande explose.

Le rebond du trafic et les besoins de renouvellement de flottes des compagnies aériennes est une aubaine pour les avionneurs et notamment Airbus. L'industriel boucle d'ailleurs un bon premier semestre avec un nombre de livraisons qui se maintient malgré un environnement de plus en plus compliqué.

Malgré tout, Airbus a dû revoir à la baisse le nombre total de livraisons pour 2022 à 700 appareils contre 720 prévus. Ce qui a déplu aux marchés. En cause, les pénuries en pagaille qui touchent toute la chaîne de production et notamment les motoristes.

26 avions terminés mais sans moteur

"Les motoristes sont des acteurs qui ont des chaînes de fournisseurs profondes et complexes. Ils sont dans des situations qui sont comparables aux nôtres. Et en effet, ils sont en retard par rapport à la livraison des moteurs", explique Guillaume Faury, directeur exécutif d'Airbus sur le plateau de Good Morning Business ce jeudi.

"Donc on a continué à produire des avions dont certains sans moteurs, on appelle ça des planeurs avec un petit peu d'ironie mais c'est une situation qu'on aime pas subir. Et à la fin du mois de juin, on avait 26 avions terminés qui étaient stockés mais qui n'avaient pas leurs moteurs. Notre objectif est de revenir à une situation normale, c'est à dire tous les avions qui ont leurs moteurs quand on finit de les produire à la fin de cette année", poursuit-il.

Avec en plus le problème "global" d'approvisionnement en matières premières et en pénurie de ressources, Airbus reconnaît "un environnement très perturbé et très difficile, c'est un problème systémique qui va prendre du temps à se résoudre", conclut Guillaume Faury.

L'action d'Airbus chutait de près de 5% à la Bourse de Paris dans les premiers échanges jeudi. Depuis le 1er janvier, le titre a perdu environ 10% de sa valeur.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business